Amnesty met en garde contre le manque de coordination, la discrimination dans l'aide et le manque de prévention des risques, un an après les dégâts

Amnesty met en garde contre le manque de coordination, la discrimination dans l'aide et le manque de prévention des risques, un an après les dégâts

MADRID, 28 octobre () –

Le manque de coordination institutionnelle, la discrimination dans l'accès à l'aide pour les migrants et les personnes vulnérables et l'absence de plans pour réduire les risques dans les zones touchées par les dégâts de Valence, sont quelques-unes des conclusions du rapport « Il pleut mouillé ». La Daña : Impacts de la crise climatique dans un scénario de crise structurelle du logement' par Amnesty International.

Dans ce rapport, l'organisation prévient qu'à l'occasion du premier anniversaire de la catastrophe, « les travaux se poursuivent dans les communes touchées, exposant des dizaines de milliers de personnes à de nouvelles inondations qui pourraient survenir à tout moment ».

L'entité a dénoncé la « permissivité urbanistique » dans les zones inondables de la Communauté valencienne et assure que 15 municipalités de la province de Valence ont toutes leurs propriétés dans des zones à risque d'inondation.

Plus précisément, à Paiporta et Catarroja, plus de 16 000 habitations sont exposées à des risques.

Malgré cela, un an après le dana, selon Amnesty, la révision du Plan d'action territorial sectoriel de prévention des risques d'inondation dans la Communauté valencienne (Patricoa) n'a pas été approuvée et la réglementation étatique en matière de gestion des risques d'inondation n'a pas été réformée.

Au contraire, assure l'organisation, les autorités autonomes valenciennes ont conçu un urbanisme « express » qui rend les procédures plus flexibles et « leur permet de continuer à approuver des projets urbains dans les municipalités concernées, mettant ainsi en danger le droit au logement des personnes ».

L'ONG s'est également penchée sur la « discrimination » à l'encontre des migrants, notamment ceux qui sont en situation irrégulière. On estime que 6 000 migrants ont été touchés.

Les victimes ont « fait face à des procédures complexes, à des informations peu ou tardives et à une pénurie de logements sociaux ». De même, Amnesty considère que l'aide maximale de la Generalitat de 800 euros par mois est « insuffisante par rapport aux prix des loyers dans les communes touchées, qui ont augmenté après la dana » et assure que les femmes, notamment les travailleuses domestiques migrantes, ont souffert d'exclusion dans l'accès à cette aide. On estime que 60 000 migrants ont été touchés.

L'entité a également mis l'accent sur le manque de coordination des administrations et a signalé le non-respect des obligations en matière d'adaptation au changement climatique et de protection du droit au logement. En ce sens, ils ont rappelé que des dizaines de milliers de personnes ont vu leurs maisons endommagées à cause des inondations. Ils ont toutefois souligné que les différentes administrations n'ont pas encore publié de chiffre précis et consolidé sur le nombre total de foyers touchés.

La Generalitat Valenciana a signalé 15 969 foyers touchés, pour un coût estimé à 569 millions d'euros. Parmi eux, 1 530 ont été déclarés inhabitables et 524 ont dû être évacués en raison de dommages structurels. Selon les autorités régionales, le calcul correspond aux logements qui ont été notifiés par les mairies afin que l'Institut valencien du bâtiment (IVE) puisse réaliser l'évaluation correspondante car ils se trouvaient dans une situation de plus grand impact.

De son côté, le Conseil économique et social de la Communauté valencienne fait état de 11 242 logements touchés, 1 491 logements déclarés inhabitables et 564 logements évacués. De même, le Consortium d'indemnisation des assurances a signalé avoir reçu 76 481 demandes d'indemnisation pour des logements et des communautés de propriétaires situés à Valence. À ces chiffres, il faut également ajouter le nombre de maisons endommagées sans couverture d'assurance et qui n'ont pas été évaluées par l'IVE.

Un autre aspect dénoncé par l'organisation est le manque de transparence de l'aide.

Face à cette réalité, Amnesty a demandé aux autorités un « moratoire immédiat sur les projets de développement urbain dans les municipalités touchées par le dana, l'adoption de mesures sur la gestion des risques d'inondation et des études détaillées par les conseils municipaux, ainsi que la révision du système de protection sociale contre les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes en Espagne.

Ils exigent également une augmentation du parc de logements sociaux dans les zones touchées, ainsi que des garanties d'égalité d'accès à l'aide pour les migrants et les personnes en situation de vulnérabilité.

A lire également