Ana Dávila demande par lettre au ministre Escriva la convocation urgente de la Conférence sectorielle sur l'immigration

Ana Dávila demande par lettre au ministre Escriva la convocation urgente de la Conférence sectorielle sur l’immigration

Alertant sur une « grave crise migratoire », défend la Communauté de Madrid comme « solidaire » et lui demande de ne pas lancer de « fausses accusations »

MADRID, 26 octobre () –

La ministre de la Famille, de la Jeunesse et des Affaires sociales de la Communauté de Madrid, Ana Dávila, a demandé par lettre au ministre par intérim de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et de la Migration, José Luis Escriva, la convocation urgente de la Conférence sectorielle sur l’immigration avant « la situation d’une grave crise migratoire » dans le pays.

Dans la lettre à laquelle Europa Press a eu accès, Dávila transmet au ministre par intérim « la nécessité essentielle » de partager des informations entre l’État et les communautés autonomes face à l’augmentation de la pression migratoire aux îles Canaries et à la polémique sur transferts vers la péninsule de certains de ces immigrants arrivés dans l’archipel.

Le conseiller madrilène souligne dans la lettre que la situation actuelle est celle d’une « grave crise migratoire » dans laquelle l’Exécutif central procède à des « distributions déguisées d’immigrés » dans toute la péninsule « à l’insu du reste des administrations ».

« Nous ne pouvons pas attendre un autre jour pour nous rencontrer », prévient Ana Dávila, qui a répondu ce mercredi à Escriva sur les réseaux sociaux et l’a exhorté « à ne pas manipuler les déclarations » après ses critiques à l’égard de la présidente de l’exécutif madrilène, Isabel Díaz Ayuso, pour son précédent propos de l’arrivée des migrants, un échange de critiques entre la Communauté et le gouvernement central qui s’est poursuivi ce jeudi au point que le ministre par intérim en est venu à accuser le PP de « xénophobie » pour avoir dit que c’est aux migrants un « fardeau » « , selon les mots du président madrilène.

Dans sa lettre, Ana Dávila défend la Communauté de Madrid comme une région « solidaire » qui veut « offrir les meilleurs soins » aux migrants et demande que, « au-delà de fausses accusations » contre le gouvernement régional et son président, convoque cette Conférence sectorielle d’immigration. Conférence qui, rappelons-le, « ne s’est pas réunie depuis cinq ans ».

La responsable des Affaires Sociales de Madrid regrette dans sa lettre le « manque d’intérêt » de l’Exécutif central pour « la recherche de solutions à l’immigration », ce qui se reflète également dans la suppression, deux ans après sa création en 2018, du Délégué du Gouvernement. Commission des Affaires d’Immigration, malgré la demande du Sénat en 2021 et du gouvernement des Îles Canaries cette semaine de la reprendre.

« Ministre Escriva, l’importance de cette situation nous oblige à agir avec sérieux. Je crois que, par loyauté institutionnelle, votre Département doit offrir une information rigoureuse, précise et détaillée à toutes les communautés autonomes. Il est impossible que nous connaissions les problèmes « Ils nous concernent à travers la presse. Et que, par la suite, nous recevons des appels de la Délégation Gouvernementale avec des données imprécises », lui reproche la conseillère dans la lettre.

LA PROTECTION DES IMMIGRANTS « NE CONSISTE PAS SIMPLEMENT À LES AIDER »

Après avoir rappelé que le gouvernement central a compétence en matière d’immigration, d’émigration, d’étrangers et de droit d’asile et que, par conséquent, c’est à lui de répondre à l’arrivée de personnes sur les côtes et de définir et planifier des mesures concrètes dans ces circonstances, rappelle que le soin et la protection des immigrés « ne consistent pas simplement à les aider éventuellement, à les transférer dans différentes villes et à les héberger temporairement dans des hôtels, puis à les laisser à la rue à leurs risques et périls ».

« Nous devons savoir ce qui va se passer ensuite et quels sont les projets de votre gouvernement pour tous ces gens dans un avenir proche », prévient-il, car « il ne sera pas possible » de fournir « certaines ressources sociales de base » par les administrations « sans information, planification et établissement de protocoles communs ».

Justement, ce jeudi, le délégué du gouvernement à la Communauté, Francisco Martín, a expliqué que quelque 250 migrants sont déjà arrivés dans la Communauté de Madrid, notamment un peu plus de 150 au Centre d’accueil, de soins et d’orientation pour personnes déplacées (CREADE) situé à Pozuelo de Alarcón et près de 100 personnes jusqu’à la ville de Madrid, séjournant dans des auberges et des auberges de la capitale.

Justement, la maire de Pozuelo de Alarcón, Paloja Tejero, a envoyé une autre lettre à la déléguée du gouvernement, dans laquelle elle exprime sa « grande inquiétude » face à cette arrivée de 152 migrants subsahariens des îles Canaries dans la municipalité.

La maire d’Alcalá de Henares, Judith Piquet, a également exprimé sa « préoccupation » face aux informations publiées ce mercredi dans plusieurs médias sur l’arrivée possible de migrants des îles Canaries à la base militaire de Primo de Rivera, dans la ville Complutense, et leur conversation téléphonique ultérieure avec le délégué.

Auparavant, Isabel Díaz Ayuso avait critiqué l’envoi de migrants « de nuit » dans la péninsule, et plus particulièrement à Madrid, pour « les débarrasser de notre dos », tandis que le maire de la capitale, José Luis Martínez-Almeida, avait censuré le discours. populiste » du gouvernement espagnol sur cette question et a souligné qu’en politique « il ne s’agit pas d’être un bienfaiteur » mais d’élaborer de bonnes politiques.

A lire également