Apdha Córdoba regrette que « 62% des migrants et 72% des gitans » aient des difficultés à louer
CORDOUE, 16 mai. ( ) –
La délégation cordouane de l’Association pour les droits de l’homme en Andalousie (Apdha Córdoba) a présenté ce mardi le rapport « Discrimination à l’encontre de la population migrante et des minorités ethniques dans l’accès aux locations résidentielles à Cordoue », où il est révélé que « 62 % des habitants de Cordoue les personnes d’origine migrante et 72 % de celles d’origine tsigane manifestent de sérieuses difficultés pour accéder à un logement locatif ».
Cela a été indiqué par Apdha dans une note dans laquelle il a précisé que ledit document est « le résultat d’un processus de recherche qui a été financé par la Délégation des Services Sociaux de la Mairie de Cordoue et auquel ils ont participé, à travers différents outils, 30 groupes sociaux de Cordoue, quelque 200 personnes d’origine immigrée, 100 d’ethnie tsigane et plus de 25 agents immobiliers » de la ville, ce qui « explique la représentativité de leurs résultats ».
Ainsi, l’étude s’est concentrée sur le logement locatif, car l’accès à la propriété est « une chimère pratiquement inaccessible pour ces habitants de Cordoue ». Les principales conclusions du rapport indiquent l’existence de « graves obstacles discriminatoires à l’accès au logement qui affectent ces groupes ».
Ainsi, les entités sociales interrogées mettent en avant, parmi les principaux problèmes qui touchent leurs usagers migrants ou gitans en la matière, « le fait d’être rejeté en raison de leur nationalité (présente dans 33% des réponses) ou en raison de leur apparence/profil ethnique ( aussi dans 33% des cas) ».
Selon l’Apdha, des réponses des personnes d’origine migrante, on obtient également « un panorama peu flatteur », mettant en lumière la « ‘ghettoïsation’ (40% d’entre eux résident dans le Quartier Sud), la précarité de leur logement habituel (ils vivent dans maisons/chambres partagées 49 % et dans des logements insalubres/refuges/situation de rue 15 %) et les expériences négatives vécues lors des processus de recherche (rejet en raison de la nationalité –33 %– et de l’apparence physique –21 % –, et mauvais traitement par les agents immobiliers, les propriétaires ou les institutions –55%–) ».
« La réalité pour l’ethnie tsigane de Cordoue n’est guère meilleure », parmi lesquels « l’effet ghetto » « monte en flèche (86 % vivent entre les quartiers Nord-Est et Sud) ou leur exclusion pratique du marché du logement privé (45 % % résident dans un logement social et 14 % dans un logement indigne) ».
Enfin, du travail de terrain réalisé auprès des agents immobiliers, il ressort que, interrogés sur le profil de clientèle « le plus adapté » aux logements qu’ils proposent, « 50 % des réponses optent pour des Espagnols à hauts revenus ».
En outre, « il est frappant de constater que les Espagnols à faible revenu (25 %) et les étrangers à revenu élevé (29 %) sont placés au même niveau de préférence ». clients et 46% admettent ouvertement appliquer des exigences discriminatoires exigées par les propriétaires (comme ne pas accepter de locataires étrangers) « , a détaillé Apdha.
Le rapport se conclut par quelques propositions que l’Apdha considère « essentielles pour surmonter cette situation inacceptable », soulignant la nécessité d’une « augmentation de l’offre de logements locatifs publics abordables, en évitant de retomber dans l' »effet ghetto » dans les futures promotions de l’immobilier de ce profil ».
De même, l’association a fait référence à « l’assouplissement des conditions d’accès au logement locatif social, à la fois substantielles et bureaucratiques (dans ce domaine, le registre municipal du logement a une large marge d’amélioration) », ainsi qu’à « l’amélioration globale de les quartiers actuels de notre ville où se concentrent les logements sociaux ».
À cet égard, depuis l’Apdha, ils ont indiqué que l’Agence pour le logement et la réhabilitation d’Andalousie (AVRA) « doit assumer sa responsabilité d’entretenir ces bâtiments et la mairie la sienne en ce qui concerne le mobilier urbain et le nettoyage des rues ».
En ce qui concerne le marché du logement locatif privé, pour l’association, il est « inévitable de contenir la croissance incontrôlée des prix (conformément à ce qui est établi par la nouvelle loi sur le logement de l’État) et d’éradiquer les pratiques de discrimination directe et indirecte décrites dans ce rapport » , pour lequel « les outils créés par la loi sur l’égalité de traitement et la non-discrimination doivent être épuisés, avec l’implication des acteurs clés dans ce domaine, tant publics que privés ».