"C'est un fardeau émotionnel et physique"

« C’est un fardeau émotionnel et physique »

MADRID, 20 août ( ) –

Le délégué syndical CGT et marin de sauvetage maritime aux îles Canaries, Manuel Capa, a expliqué à Europa Press la « charge émotionnelle et physique » qu’implique chaque sauvetage de migrants effectué en haute mer. Ainsi, à partir du moment où ils reçoivent l’avis, ils naviguent entre sept et huit heures qui culminent en quatre minutes, qui sont celles qui durent généralement le « moment clé » du sauvetage et qui deviennent « éternelles » en raison de la nécessité de sauver ces personnes rapidement.

Capa a précisé qu’avec ses compagnons, il est de service sur le navire 24 heures sur 24 pendant un mois entier. « Au port, nous faisons des travaux de maintenance, chacun en fonction de son travail. Une urgence peut survenir à tout moment et c’est à ce moment-là que nous nous mobilisons », a-t-il détaillé.

Le nombre de migrants arrivés en Espagne de manière irrégulière par voie maritime a augmenté de 10,3% jusqu’à présent en 2023, jusqu’à 18 069 personnes, soulignant l’augmentation de ceux qui arrivent dans la péninsule et les îles Baléares, 37,1% de plus par rapport à la même période l’année dernière, selon les dernières données du ministère de l’Intérieur. De plus, le nombre de bateaux a augmenté de 1,07%, avec 9 de plus que l’an dernier (847).

« Au cours des 15 derniers jours, quelque 1 000 personnes ont été secourues aux îles Canaries », a déclaré Capa, qui a ajouté que, dans les îles Canaries, les alizés prédominent pendant les mois d’été de juin, juillet et août, donc Le nombre de migrants arrivant à cette période de l’année n’est pas particulièrement élevé, par rapport à la période entre septembre et décembre.

« En 2018, 2019 et 2020, nous étions dans la région d’Alborán. Maintenant, nous sommes aux Canaries, à Lanzarote, en raison de la charge de travail. Nous sommes également passés par Gran Canaria et Fuerteventura, cela dépend un peu du mouvement migratoire. il y en a », a détaillé.

Concernant les embarcations utilisées, Capa avance que les bateaux pneumatiques se multiplient, puisqu’ils peuvent être gonflés « n’importe où » et sont faciles à dissimuler. Concernant les conditions dans lesquelles les migrants arrivent sur ces bateaux, il a assuré qu’ils le font « très fatigués », en fonction du trajet qu’ils ont effectué.

« ENVOYÉ, FROID ET DÉSHYDRATÉ »

« Celui qui part de Tarfaya, en face de Lanzarote, n’est pas le même que celui qui part de Dakhla, à trois jours de navigation de Gran Canaria. Ceux qui arrivent maintenant sont les cayucos qui viennent du Sénégal, qui mettent 10 à 12 jours, sans conditions de confort. Ils arrivent engourdis, froids et déshydratés », a-t-il déploré.

De plus, les personnes qui arrivent en situation irrégulière par la mer subissent généralement un certain type de contretemps dans le bateau qui, à l’occasion, finit par chavirer. Face à cette situation, Capa a indiqué qu’il fallait utiliser tous les éléments de flottabilité disponibles à bord afin d’essayer de récupérer ces personnes « petit à petit ».

Enfin, en tant que délégué CGT, Capa a demandé plus de moyens pour éviter des événements comme celui survenu jeudi dernier, où 60 migrants sont morts dans un naufrage au Cap-Vert alors qu’ils tentaient de rejoindre les îles Canaries. « Si les membres d’équipage sont fatigués, à la fois physiquement et mentalement, il y a plus de risques d’accident », a-t-il conclu.

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