La Croix-Rouge de Navarre reçoit 19 demandes de recherche de personnes disparues dans des processus migratoires, la plupart dans de petites embarcations
PAMPELUNE, 27 août ( ) –
Au cours des trois dernières années, la Croix-Rouge de Navarre a reçu 19 demandes de rétablissement des contacts familiaux, la majorité des citoyens résidant dans la Communauté autonome recherchant des personnes disparues dans de petites embarcations. Seuls quatre des cas ont pu être résolus. Dans les quatre cas, les personnes ont été retrouvées vivantes.
Environ 19 000 personnes en processus migratoires sont considérées comme portées disparues sur la route maritime de la Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations, entre 2014 et 2019, et 3 300 en 2021 en route vers l’Europe. Seuls 13% des corps ont été retrouvés et donc identifiés comme décédés.
Coïncidant avec la Journée mondiale des disparitions forcées, qui est commémorée le 30 août, la Croix-Rouge a expliqué avoir mis en place un projet d’identification des personnes disparues sur la route migratoire par voie maritime.
La Croix-Rouge a historiquement travaillé par le biais de demandes de recherche de proches de personnes disparues sur la route migratoire. Afin d’améliorer l’efficacité dans ce domaine, il a été proposé de changer ce paradigme et de ne pas attendre de recevoir la demande, mais d’agir à partir de la connaissance même du naufrage, et ainsi s’assurer que les familles de ces personnes puissent obtenir une réponse, au moins partiellement, à la situation qu’un de vos proches a pu vivre sur la route migratoire.
Le Comité international de la Croix-Rouge a développé un projet avec lequel identifier, à travers des témoignages, des outils, et le décompte des personnes qui ont voyagé dans chaque bateau à son départ et à son arrivée, les personnes décédées lors de leur voyage en bateau, canoë ou pareil.
Ainsi, en septembre 2021, le projet pilote de la Croix-Rouge « Personnes disparues sur la route migratoire » est arrivé aux îles Canaries, après une précédente expérience en Italie, et qui a été étendu à la partie sud de la péninsule, à la région de Levante et à la Les Îles Baléares. Depuis sa mise en œuvre dans les îles, 45 cas d’arrivées ont été enquêtés, dans lesquels 308 personnes disparues ou décédées ont été enregistrées, dont les 101 demandes de recherche reçues ont été résolues.
Le grand nombre de cas non résolus en provenance de pays africains, le nombre élevé de personnes disparues sur la route migratoire et la nécessité d’identifier les migrants décédés pour aider les familles à faire face à une perte ambiguë sont les motivations pour lesquelles la Croix-Rouge espagnole travaille déjà à la mise en œuvre de ce service sur la côte andalouse, Murcie, la Communauté valencienne et les îles Baléares.
La réponse partielle qui est incorporée dans ce paradigme fournit des informations aux membres de la famille basées sur des recherches développées avec un processus rigoureux de comparaison avec différentes sources (telles que des témoignages, des médias, des images, etc.) pour fournir des éléments qui confirment le décès d’une personne. personne considérée comme disparue et dont il n’existe aucune preuve que son corps ait atteint la côte. Cependant, la Croix-Rouge ne certifie pas le décès, mais construit le récit de ce qui s’est probablement passé, sur la base des faits vérifiés, et des chances de survie.
Par l’intermédiaire des services de rétablissement des liens familiaux du Mouvement international de la Croix-Rouge, une rencontre est organisée en personne avec les proches des personnes disparues pour transmettre l’information, en répondant aux besoins émotionnels de la famille. La possibilité d’amorcer le processus de deuil après ce type de situation passe par la satisfaction du besoin de savoir de la famille.
Ce projet est soutenu par le Service Recherches du Mouvement International de la Croix-Rouge et bénéficie du soutien du Bureau Régional du Comité International de la Croix-Rouge à Paris. En outre, la collaboration avec les équipes d’intervention immédiate en cas d’urgence de l’aide humanitaire aux immigrés de la Croix-Rouge, les centres d’accueil humanitaire, les instituts de médecine légale et le ministère de la justice, la police nationale et le sauvetage maritime est essentielle. De même, le projet bénéficie du soutien du ministère des Droits sociaux et de l’Agenda 2030.