La déclaration hispano-marocaine comprend « l’intensification » du retour des migrants et la lutte contre le racisme ou la xénophobie
MADRID, 2 fév. () –
La déclaration conjointe de la Réunion de haut niveau (RAN) tenue à Rabat comprend l’engagement du Maroc et de l’Espagne à « intensifier » le retour des migrants en situation irrégulière et à lutter contre le racisme ou la xénophobie à partir de la reconnaissance des « nombreuses contributions positives des migrants communautés.
« Les deux pays conviennent d’intensifier leur coopération dans le domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière, le contrôle des frontières, la lutte contre les filières et la réadmission des migrants en situation irrégulière », précise le texte, qui en appelle à la responsabilité des pays d’origine et l’Union européenne pour faire face à ce phénomène.
Le communiqué évoque les « leçons tirées » de la pandémie de Covid-19 pour souligner que les deux pays se sont engagés à mettre en place une « gestion moderne des contrôles aux frontières ».
Au point 23, ils reconnaissent les « nombreuses contributions positives » que les communautés immigrées apportent à la fois aux pays d’accueil et à leurs pays d’origine. « Ils sont pleinement engagés dans la lutte contre toutes les formes de racisme, de xénophobie et de tout autre type de discrimination à l’égard des populations immigrées », ajoutent-ils.
RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
Dans le cadre de l’engagement en faveur des droits de l’homme et dans le cadre des Nations unies, l’Espagne et le Maroc se disent déterminés à « renforcer » la lutte contre le terrorisme international, « qui est essentielle pour la sécurité et la stabilité de la région euro-méditerranéenne et à un niveau niveau mondial ».
Les deux pays expriment leur « condamnation la plus profonde des actes terroristes, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de leur territoire, ainsi que toute forme de violence qui menace les droits et libertés des citoyens ».
L’Espagne et le Maroc se félicitent des résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme », poursuit le communiqué d’un RAN qui s’est tenu une semaine après l’attentat djihadiste à Algésiras (Cadix) qui a fait un sacristain mort.
Au point 24, l’Espagne déclare se féliciter de la coopération opérationnelle efficace avec le Maroc dans le domaine de la migration circulaire et régulière, « qui est devenue un modèle international ». Citant le Pacte de Marrakech et le Processus de Rabat, ils réitèrent leur engagement commun « en faveur d’une mobilité dynamique qui permette une circulation fluide et ordonnée des personnes ».
Ils expriment également leur satisfaction quant à leur collaboration et leur coordination en 2022 lors de « l’Opération Paso del Estrecho/Marhaba », la première après la pandémie. Cette opération conjointe a facilité le déplacement de près de trois millions de personnes et de 700 000 véhicules, ce qui en fait l’un des plus importants programmes de gestion des déplacements de personnes au monde.
L’Espagne et le Maroc réaffirment également leur attachement aux travaux du groupe de coopération des partenaires méditerranéens de l’OSCE, qui rassemble 63 pays de trois continents autour d’un concept global de sécurité.
BILAN DU MINISTERE DE L’INTERIEUR
Dans un communiqué, le ministère espagnol de l’Intérieur a souligné le fait que le chef de portefeuille, Fernando Grande-Marlaska, et son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, se sont mis d’accord pour continuer à lutter contre l’immigration irrégulière, notant qu’en 2022 elle a été réduite de 25 % d’arrivées irrégulières et qu’en janvier la baisse est de 69 %.
« L’Espagne est le seul pays de première entrée dans l’Union européenne qui enregistre une diminution de ses routes migratoires et a attribué cette diminution à une étroite coopération conjointe », a ajouté le ministère de l’Intérieur, qui a également souligné les 22 opérations conjointes qui ont permis d’arrêter 105 personnes pour des crimes terroristes au cours des huit dernières années.
Sur le plan de la sécurité routière, « des progrès ont été réalisés » dans la modification de l’accord d’échange des permis de conduire qui, selon l’Intérieur, facilitera le traitement des accréditations pour les chauffeurs professionnels. Ils promouvront également un sommet annuel hispano-marocain sur la sécurité routière, avec une présidence tournante et un lieu.