L'accusé d'avoir piloté un bateau avec 15 migrants d'Algérie à Formentera soutient qu'il n'était qu'un passager

L’accusé d’avoir piloté un bateau avec 15 migrants d’Algérie à Formentera soutient qu’il n’était qu’un passager

PALMA, 6 sept. ( ) –

L’homme accusé d’avoir dirigé un bateau avec 15 personnes à bord de l’Algérie à Formentera au début de cette année a nié, ce mardi devant le tribunal provincial, être le guide du bateau, et a soutenu qu’il n’était qu’un passager de plus.

La première section du tribunal provincial des îles Baléares juge ce mardi l’homme, un Algérien de 31 ans, qui fait face à une demande de six ans de prison pour un crime contre les droits des citoyens étrangers.

Le bateau est parti vers les côtes espagnoles avec 15 passagers à son bord, de nationalité algérienne et guinéenne, échappant aux réglementations sur l’immigration et le contrôle des frontières. Les migrants ont débarqué sur la plage de S’Estufador, à Formentera, le 11 janvier de cette année, après avoir traversé deux jours depuis Douadoua (Algérie), selon la Police.

Le parquet soutient que ce voyage a été effectué dans une embarcation précaire, de petite taille et équipée d’un seul moteur de 40 chevaux. En ce sens, il comprend que les migrants couraient un risque sérieux de naufrage, avec un grave danger pour leur vie car ils manquaient également d’éléments de sécurité et de sauvetage ou d’aides à la navigation.

Plusieurs passagers du bateau ont témoigné devant la police en désignant l’accusé comme le patron. Cependant, il s’est défendu en assurant qu’il n’était qu’un autre passager et en désignant une autre personne non identifiée comme guide.

L’homme a précisé que, par l’intermédiaire d’un intermédiaire qu’il a rencontré sur Facebook, il a contacté deux personnes à qui il a payé 1.200 euros pour le voyage en Espagne, et s’est embarqué en emportant uniquement un sac à dos « avec un peu de vêtement ».

Tout au long de l’interrogatoire, il a maintenu cette ligne, assurant que le capitaine du bateau était une autre personne, qu’il avait un appareil GPS autour du cou et qu’il avait une boussole.

Selon la version qu’il a fournie devant la Cour, le skipper du bateau avait averti l’ensemble du groupe que, s’ils étaient arrêtés par la Police, ils devraient dire qu’ils piloteraient tous à tour de rôle le bateau. Il a également déclaré que cette personne les avait menacés pour qu’ils ne le désignent pas comme guide.

Ainsi, il a nié avoir ordonné aux migrants de se séparer en deux groupes, l’un de Guinéens et l’autre d’Algériens. En revanche, il a reconnu que le moteur du bateau s’était arrêté plusieurs fois au cours du voyage, bien que, contredisant le parquet, il ait déclaré que les passagers portaient des gilets de sauvetage.

L’un des migrants qui a identifié l’accusé comme le propriétaire du bateau a porté plainte quelque temps plus tard, dans un commissariat de Malaga, déclarant qu’il recevait des menaces du frère du détenu pour l’avoir pointé du doigt.

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