Le patrouilleur de la Garde civile transportant 168 migrants se dirige vers le Sénégal après avoir été rejeté en Mauritanie
MADRID, 28 (E)
Le patrouilleur de la Garde civile « Río Tagus » avec à son bord 168 migrants, qui mouille depuis quatre jours dans la baie de Nouadhibou, a mis le cap sur le Sénégal après que la Mauritanie a refusé de les accepter, ont indiqué des sources gouvernementales à Europa Press.
La situation à bord du bateau est de « tranquillité dans la complexité » et le ministère de l’Intérieur « n’a cessé de prendre les mesures nécessaires ». Ce matin, j’avais confiance que la situation serait résolue de façon imminente, ce qui s’est produit et il se dirige déjà vers le Sénégal où il devrait arriver demain.
Dans un communiqué, l’Association unifiée des gardes civils (AUGC) avait également indiqué que la solution convenue était que les migrants soient transférés au Sénégal, puisque c’est le pays d’où proviennent la plupart des personnes secourues en mer, compte tenu du refus du La Mauritanie doit accepter le débarquement.
ALIMENTATION ET SOINS MÉDICAUX
Des sources intérieures, pour leur part, ont indiqué que l’équipage du « Tajo River » a toujours assuré la sécurité et la santé des personnes qu’ils secouraient. Ce matin, la Garde civile a activé un système pour que, à tour de rôle, les rescapés puissent contacter leurs familles.
Le détachement de la Garde civile à Nouadhibou a fourni « en permanence » des vivres et des ressources au navire, ce qui a permis d’assurer de l’eau et de la nourriture aux rescapés, selon les sources précitées.
Ces personnes secourues ont également reçu des soins médicaux de la part de l’équipage, notamment d’un des migrants qui, au moment de son sauvetage, présentait une grave déshydratation. Des cas de coups de chaleur et certaines blessures survenues lors de la navigation dans le cayuco ont également été traités.
En outre, la Croix-Rouge de la Mer a livré des couvertures et d’autres ustensiles pour améliorer les conditions de vie des personnes secourues. Le pont du « Tage » a été équipé de petits auvents pour protéger les immigrants du soleil et le navire, selon l’Intérieur, n’a pas cessé de naviguer dans la baie de Nuadibu pour permettre à la brise marine de réduire les températures élevées qui peuvent être atteint sur le navire.
QUATRE JOURS SUR LE NAVIRE
Selon des sources de la Garde civile rapportées samedi, le patrouilleur espagnol se trouve en Mauritanie depuis le 24 août, il y a quatre jours, avec à son bord les 168 migrants précédemment secourus d’un autre navire.
Pendant ce temps, il y a eu un moment de tension et, selon les sources de cet organisme, des coups de feu dissuasifs ont été tirés en l’air par les agents. Il a également été décidé de renforcer les effectifs du navire de la Garde civile, en mobilisant des troupes affectées au détachement de Nouadhibou.
L’Intérieur a expliqué ce dimanche que les relations avec la Mauritanie sont « excellentes », comme en témoigne le travail de patrouilles et d’enquêtes conjointes avec un haut niveau de collaboration. Ils soulignent, à titre d’exemple, qu’en 2021, 55 bateaux sont arrivés aux îles Canaries en provenance des côtes de ce pays et que l’année dernière, il y en avait cinq, le même chiffre jusqu’à présent cette année.
ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES
L’AUGC, l’association professionnelle de la Garde civile, a également collecté des informations sur la situation pour dénoncer les « conditions pénibles » subies par les agents et les migrants, qu’elles attribuent au manque de coopération de la Mauritanie, selon des sources de cette organisation.
Dans son compte sur le réseau social X, AUGC a assuré ce samedi après-midi qu’il y avait actuellement des négociations infructueuses entre l’agence européenne Frontex et les autorités mauritaniennes. Ce lundi, il a insisté sur le fait qu’il y a eu des moments de tension avec des tirs en l’air « avant une éventuelle émeute », avec de mauvaises conditions d’hygiène, avec une « situation dénigrante pour les gardes civils ».
Dans un communiqué, la JUCIL a également indiqué ce dimanche qu’elle suivait « de très près les graves événements » à bord du patrouilleur « Río Tajo », montrant sa crainte qu’une « nouvelle émeute » ait lieu.
Par ailleurs, cette association a interrogé la direction de Frontex et a demandé à la Direction générale de la Garde civile d’informer les familles de l’état actuel de l’équipage et des mesures qu’elle prendra dans les prochaines heures.