Les RUP expriment leur soutien aux îles Canaries face à la crise migratoire et appellent à la solidarité du reste de l’UE
SANTA CRUZ DE TENERIFE, 8 novembre () –
Les îles Canaries ont reçu le « soutien et l’encouragement » des autres régions ultrapériphériques (ORP) de l’Union européenne en raison de la crise migratoire que traverse l’archipel, qui a enregistré jusqu’à présent cette année l’arrivée irrégulière de près de 32 000 migrants en provenance de le continent africain. C’est pour cette raison qu’ils ont fait appel à la solidarité du reste de l’Union et ont demandé davantage d’efforts pour redistribuer les migrants.
Lors de la conférence de presse après la signature de la XVIIIe Déclaration de la XVIIIe Conférence des Présidents des RUP, le président des Îles Canaries, Fernando Clavijo, a apprécié le soutien du reste des RUP, mais a précisé que la situation dans laquelle des régions comme Les îles Canaries sont une question qui concerne les 27 États membres. Il espère donc que le pacte sur la migration et l’asile pourra être conclu avant les prochaines élections européennes.
De son côté, la présidente du Conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, qui assumera désormais la présidence des RUP, a reconnu que la politique migratoire dépasse les compétences de ces régions, même si elle a reconnu que des pays comme la France, l’Espagne ou le Portugal prennent déjà des mesures « drastiques » pour contrôler la migration. Ainsi, a-t-il expliqué, dans le cas de la France, sa loi sur l’immigration va être examinée et l’Allemagne vient de prendre de « grandes décisions ».
Huguette Bello a expliqué qu’outre les îles Canaries, d’autres régions ultrapériphériques comme Mayotte subissent également une vague de migration massive de la population des Comores ou de Madagascar et a reconnu qu’à La Réunion on voit aussi la tragédie des milliers de migrants qui meurent en mer pendant le voyage en essayant d’atteindre les îles, ou celui des milliers de mineurs migrants qui sont actuellement pris en charge par la communauté autonome.
C’est pour cette raison qu’il estime que les pays riches de l’Union européenne pourraient « faire un effort » pour répartir le poids des migrants qui arrivent aux îles Canaries, qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour faire face à leur accueil. Ainsi, il a souligné que la migration est le drame des pays du Sud et considère que c’est là que l’Europe devrait aider davantage à travers une plus grande coopération régionale.
« Nous sommes des humanistes et nous avons le droit de ne pas fermer les yeux, encore moins l’Europe, qui est un territoire riche. Nous devons aussi aider les pauvres, ceux qui viennent de pays où l’Europe monopolise ses richesses », a conclu Bello.