L'Eurocámara enquêtera sur la situation des travailleurs saisonniers en Andalousie

L’Eurocámara enquêtera sur la situation des travailleurs saisonniers en Andalousie

BRUXELLES, le 22 mars. () –

La commission des pétitions du Parlement européen a accepté ce mercredi d’enquêter sur la situation en Andalousie des milliers de travailleurs agricoles saisonniers, pour la plupart des migrants, qui vivent dans des quartiers informels surpeuplés, à la suite d’une plainte d’une association d’accueil.

Après un débat au sein de la commission, sa présidente, Dolors Montserrat, a décidé de maintenir la pétition ouverte, demandant des informations à la Commission européenne sur la situation des colonies de migrants à Huelva et Almería et sur l’application des directives européennes sur les conditions de travail et Droits, demandant à son tour l’avis de la Commission Emploi de l’Eurochambre.

Au nom de l’association Magazón-Almería Acoge, le coordinateur général de l’IU Andalucía, Toni Valero, a dénoncé le « racisme institutionnel » subi par les près de 5 000 travailleurs saisonniers qui vivent dans des conditions « épouvantables » dans les 79 quartiers « précaires » des municipalités des provinces de Huelva et d’Almería.

Valero a demandé à la Commission européenne d’être « exemplaire » et de faire respecter les normes des droits de l’homme dans l’Union européenne devant un groupe qui vit dans des zones rurales mal desservies, sans les services ou équipements de base minimum et qui ne reçoit ni soutien ni conseil juridique , qui les rend vulnérables aux abus du travail.

Pour sa part, une représentante de l’exécutif européen a indiqué que l’Espagne doit garantir les conditions de travail et d’accueil de ces travailleurs saisonniers et a défendu que dans la nouvelle politique agraire commune, il existe une conditionnalité liée à ces aspects, afin que les employeurs qui ne se conforment pas pourrait perdre l’accès aux fonds européens.

Il a également expliqué que l’Espagne a un « taux de risque de pauvreté très élevé » parmi sa population migrante et qu’elle compte 34% de travailleurs menacés de pauvreté, moment auquel il a souligné la nécessité de renforcer l’inspection du travail pour garantir des normes minimales besoins et accès au logement pour le groupe de travailleurs saisonniers.

SOUTIEN UNANIME

La plainte a reçu le soutien de tous les groupes politiques. Au nom du PP, Juan Ignacio Zoido a insisté sur le fait que la migration est un « problème » en Andalousie et a appelé à éradiquer ces situations avec le travail conjoint des administrations et avec l’aide des entrepreneurs ruraux.

Du côté du PSOE, l’eurodéputée Cristina Maestre a appelé à la tolérance zéro face à ces épisodes qu’elle a imputés au travail des mafias, demandant de jeter les bases pour que les migrants ne soient pas victimes de surpopulation et de situations à risque.

Les députés IU ont défendu l’envoi d’une mission du Parlement européen en Espagne pour étudier le cas des travailleurs saisonniers sur le terrain. Manu Pineda a dénoncé la situation de « l’esclavage » qui sévit dans ces zones et a souligné l’importance de renforcer les inspections du travail, tandis que Sira Rego a dénoncé le fait que les affaires se font avec « l’esclavage » et a demandé à la Commission de mettre un terme à une situation « intolérable » dans l’UE, accusant la Junta de Andalucía d' »inaction » et d’être responsable de l’absence de mesures pour prévenir ce phénomène.

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