Un détenu du Zapadores CIE dénonce que quatre policiers l’ont battu alors qu’il demandait de l’aide pour un mal de dents
VALENCE, 28 juillet () –
Un détenu du Centre d’internement pour étrangers Zapadores (CIE) à Valence a dénoncé devant le tribunal que quatre policiers l’avaient battu après avoir demandé une assistance médicale parce qu’il ressentait une douleur intense à l’une de ses dents.
Cela découle de la plainte, fournie par CIEs NO et consultée par Europa Press, présentée au tribunal de garde de València lundi dernier.
L’incident s’est produit dans la nuit de mercredi ou jeudi de la semaine dernière –le jeune homme ne se souvient pas de la date exacte–, après que le détenu ait appuyé sur la sonnette de la cellule pour avertir la police tout en hurlant de douleur et en exigeant des soins pour sa dent.
Au bout de quelques minutes, le détenu a expliqué que quatre policiers sont entrés avec une « attitude violente » et que l’un d’eux lui a donné une poussée qui l’a projeté au sol.
À ce moment-là, il poursuit : « Les agents ont commencé à me frapper, à me donner des coups de pied dans le corps. Le détenu a essayé de se protéger, mais a déclaré qu’un agent lui avait donné un coup de pied violent à la tête, le frappant dans les yeux.
Le rapport médical de l’examen effectué le lendemain a confirmé « de multiples excoriations superficielles longitudinales sur le thorax et le membre supérieur gauche » et « un hématome péritobitaire gauche ».
Après l’agression, dont il dit avoir été témoin par ses compagnons de cellule, la police « l’a fermement saisi et, les mains coincées derrière le dos », l’a fait sortir de la cellule.
Comme indiqué dans la plainte, ils ne l’ont pas emmené chez le médecin du CIE, mais l’ont « poussé » au rez-de-chaussée et l’ont enfermé dans une pièce pendant une heure. Pendant ce temps–toujours selon sa version– il souffrit beaucoup des coups qu’il reçut. Ils ont refusé de lui donner de l’eau et il a vu, par la fenêtre de la chambre, « comment les policiers riaient ».
Cette situation lui a causé beaucoup de stress, d’anxiété et de frustration, pour lesquels il a atteint un tel degré de désespoir qu’il a fait une série de coupures sur son corps avec un métal qu’il a pu extraire de l’aveugle.
Le lendemain, ils l’ont emmené dans un centre médical et lui ont prescrit différents médicaments qu’il devait prendre toutes les huit heures, mais jusqu’au 25, ils ne lui en ont pas donné, a-t-il déclaré dans sa plainte.
ENREGISTREMENTS ET IDENTIFICATION
La victime demande au juge de lui fournir les enregistrements des caméras du CIE, l’identification des agents du service qui auraient pu participer aux événements, la prise de dépositions des témoins et que le médecin légiste l’examine.
En outre, il fait valoir que, puisqu’il est privé de liberté sous la garde de l’État, ce dernier est indirectement responsable de l’agression et ne peut autoriser son expulsion car il se protégerait. Dès lors, il demande le sursis de son expulsion, « ma condition de victime doit prévaloir jusqu’à ce que les faits soient clarifiés », déclare-t-il.
La Campagne pour la fermeture des CIE et la fin des déportations exige également que leur expulsion soit stoppée pendant que ce qui s’est passé fait l’objet d’une enquête, que les responsabilités directes et indirectes sont déterminées et que les coupables sont punis.
« Nous exigeons que la même chose ne se reproduise pas comme dans les cas précédents d’agressions policières présumées au CIE : ils restent impunis parce qu’ils agissent avec diligence pour expulser la victime, mais il n’y a pas la même urgence à enquêter sur la plainte et elle finit par étant archivées en raison de l’absence de l’intéressé », explique-t-il.