Une centaine de personnes dénoncent à Ceuta la "nécropolitique" frontalière après la tragédie de Melilla

Une centaine de personnes dénoncent à Ceuta la « nécropolitique » frontalière après la tragédie de Melilla

CEUTA, 1er juillet () –

Une douzaine d’organisations sociales et politiques de Ceuta (Elín, No Name Kitchen, Maakum, Digmun, Fundación Cepaim, CCOO, CGT et Podemos) ont rassemblé plus d’une centaine de personnes ce vendredi après-midi au centre de la ville autonome pour se souvenir de la mort victimes du massacre enregistré il y a sept jours à la frontière entre Nador et Melilla, où au moins entre 23 et 37 migrants ont perdu la vie en tentant d’accéder au territoire espagnol.

La concentration a également servi à dénoncer « la violation du droit international des droits de l’homme » à la frontière sud de l’Union européenne ; la « légitimation du racisme institutionnel qui s’en prend aux corps noirs » ; et « les pratiques et politiques migratoires qui se traduisent réellement par une nécropolitique de brutalité policière et de militarisation des frontières ».

Les organisateurs ont exigé une « enquête indépendante » pour clarifier les décès survenus et « l’indemnisation des victimes » avec leur identification, leur rapatriement et l’information de leurs familles. Aussi des moyens légaux et sûrs pour les migrations, la fin des retours à chaud et « la transparence par rapport à la » nouvelle étape « du partenariat entre l’Espagne et le Maroc; ainsi que sur quoi est dépensé l’argent que le Maroc reçoit de l’UE et de l’Espagne ».

« Les cadavres sont enterrés à Nador sans procéder aux autopsies indispensables à une éventuelle enquête, sans identifier et sans informer les familles… De même, plus de 300 personnes ont été hospitalisées, avec des moyens insuffisants pour les soigner à l’hôpital El Hassani de Nador. » Tout cela, à la suite de traitements cruels et inhumains et de l’omission du devoir d’aider », ont contextualisé ce qui s’est passé « dans un scénario de calme tendu entre les gouvernements espagnol et marocain ».

De plus, ils ont exprimé leur crainte que l’extension de la couverture de l’Otan aux villes autonomes finisse par « contribuer à la militarisation, la sécurisation et l’externalisation, encore plus, de la frontière sud ».

La concentration, qui a été soutenue par les dirigeants de partis locaux tels que le MDyC et Ceuta Ya!, a réuni un grand groupe de migrants résidant dans le CETI qui, après avoir lu le manifeste unitaire, se sont couchés sur le sol pour reproduire comme une manière de dénoncer les images dramatiques captées à côté de la clôture de Melilla de centaines de migrants blessés, épuisés ou décédés alors qu’ils étaient encore gardés par des gendarmes du royaume alaouite.

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