A Marseille, le pape dénonce les obstacles aux bateaux des ONG qui secourent les migrants : « Ce sont des gestes de haine »
ROME, le 22 septembre () –
Le pape François a rendu hommage aux migrants morts en Méditerranée lors de son voyage à Marseille et presque à la fin de son discours, il a averti que les obstacles placés aux navires de sauvetage pour sortir chercher les migrants embarqués dans les pateras sont des « gestes de haine ». déguisé en modération. »
« Je suis heureux de vous voir si nombreux ici prendre la mer pour secourir les migrants. Car on dit souvent : il manque ceci et cela au navire (donc il ne peut pas prendre la mer). Ce sont des gestes de haine envers les frères qui sont là. masquer un comportement modéré. Merci pour ce que vous faites », a déclaré le Pontife en s’adressant aux représentants des organisations de secours présents à l’événement.
Juste avant, l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, avait assuré que c’était un « crime » pour les institutions politiques d’interdire le sauvetage des migrants.
« Quand des hommes, des femmes et des enfants qui ne connaissent rien à la navigation, qui fuient la pauvreté et la guerre, sont dépouillés de leurs biens par des trafiquants malhonnêtes qui les condamnent à mort et les font monter à bord de vieux et dangereux navires, c’est « un crime ». « Les institutions politiques interdisent aux organisations non gouvernementales, et même aux navires naviguant dans ces eaux, de secourir les naufragés, il s’agit d’un crime tout aussi grave et d’une violation du droit maritime international le plus élémentaire », a-t-il déploré.
SAUVER LES PERSONNES : UN « DEVOIR DE CIVILISATION »
Le Pape a déclaré que le monde se trouve au carrefour de la fraternité, d’une part, et de « l’indifférence qui ensanglante la Méditerranée ». « L’indifférence devient fanatique. Il faut secourir les personnes qui risquent de se noyer si elles sont exposées aux vagues. C’est un devoir d’humanité, un devoir de civilisation ! », s’est-il exclamé.
C’est pourquoi il a demandé de ne pas s’habituer à voir les naufrages comme des gros titres et les morts en mer comme de « simples chiffres », car « ce sont des noms et des prénoms, ce sont des visages et des histoires, ce sont des vies brisées et des rêves brisés ». « Je pense aux nombreux frères et sœurs qui se sont noyés dans la peur, ainsi qu’aux espoirs qu’ils portaient dans leur cœur. Face à un tel drame, ce qu’il faut, ce ne sont pas des mots, mais des actes. Mais avant cela, il faut de l’humanité. : silence, larmes, compassion et prière », a-t-il ajouté pour demander ensuite une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui sont morts en mer.
François a déploré une fois de plus que la Méditerranée soit devenue un « immense cimetière », où de nombreux frères et sœurs sont même privés du droit à une tombe, « où est enterrée la dignité humaine ». « Nous ne pouvons pas accepter de voir des personnes traitées comme des marchandises, emprisonnées et cruellement torturées. Nous ne pouvons pas continuer à endurer les tragédies des naufrages causées par le ignoble trafic d’êtres humains et le fanatisme de l’indifférence », a-t-il souligné.
À la fin de son discours, le Pape exprime un souhait, citant les paroles prononcées par David Sassoli, défunt président du Parlement européen, qui s’exprimait à Bari, à l’occasion d’une précédente rencontre sur la Méditerranée tenue en 2020 : « Assez de avoir peur des problèmes que nous pose la Méditerranée ! (…) Pour l’Union européenne et pour nous tous, notre survie en dépend. »
Enfin, François a demandé de ne pas perdre espoir et d’affronter les problèmes ensemble, en construisant ensemble une « mosaïque de paix ».