Ils jugent à Almería dix accusés d’avoir intégré un réseau d’immigration clandestine avec des bateaux en provenance d’Algérie
ALMERIA, 6 nov. ( ) –
Le tribunal provincial d’Almería accueillera mardi prochain le procès contre dix accusés d’avoir intégré une organisation « stable et permanente » dédiée à l’introduction en Espagne de personnes de la côte algérienne par voie maritime grâce à l’utilisation de différents types de bateaux entre 2019 et septembre 2020.
Le parquet requiert des peines comprises entre neuf et huit ans de prison pour les prévenus, qu’il accuse des délits d’association illicite et d’atteinte aux droits des citoyens étrangers, selon l’acte d’accusation provisoire auquel Europa Press a eu accès.
L’accusation soutient que les accusés ont agi « en pleine connaissance » de ce qu’ils faisaient contrairement aux dispositions de la législation espagnole sur l’immigration avec l’intention de « s’enrichir illégalement » grâce à des collectes auprès de personnes intéressées à atteindre le territoire européen malgré le fait que ce faisant, ils mettent « la vie de ces personnes en danger concret ».
Ainsi, selon un « plan préétabli » et selon une « répartition préalable des fonctions », chacun des membres du groupe aurait accompli une tâche précise sous la direction du FN, que le Parquet considère comme le chef de l’organisation puisqu’il aurait été chargé de répartir les tâches entre les accusés ainsi que d’agir comme un « interlocuteur valable entre les mafias algériennes d’origine ».
De la même manière, le prévenu principal pour lequel neuf ans de prison sont requis, se serait également chargé de la direction et de la coordination de tout ce qui touche à la logistique et à la prise en charge des immigrés débarqués, aurait organisé les traversées et aurait fixé les prix et les jours dans lesquels effectuer les voyages.
Selon l’acte d’accusation, FN aurait également pris en charge les capitaines de navires algériens contraints de rester sur le territoire espagnol avant de retourner en Algérie « en leur fournissant un circuit sécurisé pour la transmission des fonds et le matériel nécessaire à la poursuite de leurs activités ». Le même accusé, en outre, aurait fourni des bateaux à d’autres réseaux de trafiquants d’immigrés.
Dans ce travail, il aurait également eu le soutien de l’accusé HR, qui était son partenaire sentimental, chargé d’assurer la couverture des patrons jusqu’à ce qu’ils puissent retourner dans leur pays, dont cinq seront également poursuivis dans cette affaire. L’un d’eux, selon le Parquet, a été identifié « jusqu’à quatre fois pour être entré sur le territoire national par des points non autorisés sur la côte ».
Le Parquet se fait l’écho de ce dispositif d’assistance à deux skippers arrivés sur les côtes espagnoles le 22 août 2020 avec un groupe d’immigrés, parmi lesquels se trouvait un garçon de cinq ans, alors qu’ils ont été « cachés » par le chef de l’organisation dans un appartement à Roquetas de Mar (Almería) jusqu’à ce qu’ils aient les moyens nécessaires pour retourner en Algérie.
Dans un autre classement, l’accusation place deux autres accusés chargés d’effectuer les mouvements d’argent « pour favoriser le transit des immigrés et des employeurs, ainsi que les avantages obtenus » grâce à l’utilisation de comptes bancaires et d’établissements commerciaux, l’un d’eux à Alicante .
Les autres accusés sont identifiés dans la procédure comme des « collaborateurs » du dirigeant de l’organisation lorsqu’il s’agit d’acquérir les bateaux avec lesquels effectuer les voyages en mer. L’audience, prévue pour la deuxième section du tribunal provincial d’Almería, durera quatre sessions.