"La loi sur les étrangers tue des gens tous les jours"

« La loi sur les étrangers tue des gens tous les jours »

VALENCE, 18 déc. ( ) –

Des centaines de personnes ont défilé ce dimanche dans les rues de Valence pour revendiquer les droits des migrants et réclamer la régularisation de ceux en situation administrative irrégulière. « L’irrégularité rend les gens plus vulnérables à l’exploitation et aux abus, une situation qui ne favorise que les exploiteurs », ont-ils dénoncé.

La manifestation, sous le slogan « Nous avons le droit d’avoir des droits » et coïncidant avec la Journée internationale des migrants, a commencé dans les arènes avec un spectacle dans lequel plusieurs personnes ont porté un cercueil pour « rendre visible le massacre de Melilla, dans lequel le 24 juin, 133 personnes ont sauté par-dessus la clôture de Melilla et 37 sont mortes dans la tentative.

Les manifestants, entre danses et musique, ont porté des pancartes avec des messages tels que « Voies légales, voies sûres » ; « L’Afrique exploitée, l’Europe fermée » ou « Le travail interne viole les droits de l’être humain ». De même, ils ont scandé des slogans tels que « La loi sur les étrangers tue des gens tous les jours », « Massacre à Melilla pas en mon nom » et « Ils ne sont pas tués, ce sont des meurtres ».

La marche – à laquelle ont participé près de 50 associations telles que la Fédération de l’Union africaine, València Acull ou Movilízate – est partie des arènes et a parcouru les rues de Castellón, Cadix et Fuente de San Luis, pour se terminer à la porte de l’internement étranger Zapadores Centre (CIE) de l’avenue du docteur Waksman, où le manifeste a été lu.

Le porte-parole de la Fédération espagnole de l’Union africaine, Mohamed Mboirick, a souligné, dans des déclarations aux médias au début de l’événement, que l’objectif est de « faire valoir les droits des migrants : nous avons la régularisation, le massacre de Melilla, le racisme policier et droit institutionnel et le droit de l’immigration qui tue tous les jours ».

Mboirick a déploré qu' »il reste encore un long chemin à parcourir, car en Espagne, il y a encore beaucoup de gens qui souffrent parce qu’ils n’ont pas de papiers pour travailler ». De plus, il a dénoncé que des gens « viennent tous les jours à la frontière, mourant tous les jours comme cela s’est produit lors du massacre de Melilla », dont plusieurs associations se souviennent avec une concentration le 24 de chaque mois.

Il a toutefois souligné qu’il se voulait « optimiste » car, « même s’il y a des obstacles », 500.000 signatures ont été recueillies pour une régularisation.

« UNE MAIN N’APPLIQUE PAS »

Pour sa part, le président de la Fédération espagnole de l’Union africaine, Papa Balla, a souligné que « c’est aussi une journée pour travailler sur la cohésion sociale ». « Il y a un proverbe africain qui dit ‘une main n’applaudit pas' », a-t-il souligné, tout en soulignant qu' »il faut deux mains pour applaudir, donc il y a de l’interculturalité dans l’acte ».

De même, le président de la Fédération espagnole de l’Union africaine a défendu que « migrer est un droit » et que, de plus, les migrations « sont positives » car « elles sont un instrument de développement ».

De même, la représentante de l’Association des Vénézuéliens de la Communauté valencienne (AVEC), Naira Ortiz, a souligné l’importance de cet acte pour « visualiser ce qui est célébré ce jour-là : revendiquer nos droits en tant que migrants et personnes ». « Aucun être humain n’est illégal », a-t-il souligné.

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