L'Apdha déplore que plus de 40% des décès de migrants soient survenus au cours des trois dernières années

L’Apdha déplore que plus de 40% des décès de migrants soient survenus au cours des trois dernières années

L’arrivée de migrants par la mer en Andalousie diminue de 43%, selon les données de l’organisation

SÉVILLE, 20 mars. () –

L’Association pour les droits de l’homme d’Andalousie (Apdha) a présenté, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui est commémorée ce mardi, son rapport ‘Droits de l’homme à la frontière sud 2023. 35 ans de vies sans laisser de trace ‘. Cette année, il s’agit d’une monographie consacrée aux morts et aux disparus qui tentent d’atteindre l’Espagne. L’organisation y dénonce que plus de 40% des personnes qui ont perdu la vie au cours de leur parcours migratoire l’ont fait au cours des trois dernières années, selon les relevés annuels réalisés par l’organisation.

Au moins 5.744 personnes sont mortes ou ont disparu au cours des trois dernières années, portant la série historique à 14.109 personnes, « des personnes avec des noms et prénoms, avec une vie, avec une famille et désormais des rêves brisés ». De l’Apdha, ils se souviennent que l’année 2021 a été l’année avec le plus grand nombre de victimes (au moins 2 126) et que cette 2022 a été la deuxième année, selon les données présentées ce lundi lors d’une conférence de presse à Séville par Ana Rosado, un membre du domaine des Migrations et coordinateur du rapport, et le coordinateur général de l’Apdha, Diego Boza.

« Selon notre surveillance, 1 901 personnes sont mortes ou ont disparu au cours de l’année écoulée. Cela signifie que chaque jour, plus de cinq personnes ont perdu la vie en essayant d’entrer sur le territoire espagnol depuis l’Afrique. C’est-à-dire environ toutes les quatre heures et demie une personne meurt ou disparaît sur la route migratoire vers l’Espagne », indique l’organisation dans un communiqué.

La famine due au manque de nourriture ou d’eau potable, l’hypothermie, l’aspiration toxique, les brûlures causées par le mélange d’eau salée et d’essence, et les chutes à la mer dues au surpeuplement des bateaux sont les principales causes de décès lors des voyages, selon l’indique l’Apdha. .

« Mais ce coût en vies humaines n’est pas un événement accidentel, il est le résultat de politiques migratoires spécifiques qui tentent d’imperméabiliser la frontière sud par la militarisation des routes, l’externalisation du contrôle migratoire, la criminalisation des flux et la dépersonnalisation de la victimes », dénonce l’association.

En fait, il souligne que l’objectif du rapport est d’analyser l’effet des politiques sur la « violation grave » des droits de l’homme des personnes qui tentent de migrer vers l’Espagne depuis l’Afrique et l’absence de mécanismes pour atténuer cette tragédie, comme ainsi que la politique d’immigration et des frontières comme l’une des formes les plus évidentes de discrimination raciale.

« Ces politiques génèrent de grandes souffrances », poursuit l’organisation. « Depuis l’apparition du premier cadavre d’une victime de ces politiques d’immigration, en novembre 1988, 35 ans se sont écoulés au cours desquels le filet constant de morts et de disparitions à la frontière cause une douleur énorme qui est omise, comme si elle n’existait pas » .

De plus, le rapport touche spécifiquement les effets que cette situation génère dans les familles. « Cela donne une continuité à la campagne » Des vies sans laisser de trace « que nous avons lancée l’année dernière et qui cherche à créer des instruments pour guérir la douleur de ces familles et mettre fin au grave manque de protection institutionnelle dont elles souffrent dans la recherche de leurs proches face aux nombreux obstacles bureaucratiques et à l’absence de protocole clair et de transparence ». La campagne propose des propositions spécifiques qui peuvent réduire la souffrance causée par la perte et, surtout, par l’incertitude que subissent ces familles face au labyrinthe bureaucratique espagnol. En même temps, il souligne la manière dont tant les personnes disparues ou décédées à la frontière sud que leurs familles sont victimes du racisme institutionnel.

De même, le document comprend les aspects juridiques qui sous-tendent la nécessité de respecter les droits des personnes décédées et disparues et ceux de leurs familles. En ce qui concerne les membres de la famille, sont également abordés les aspects anthropologiques liés au besoin qu’ont ces familles d’enterrer les proches qui ont perdu la vie au cours du voyage migratoire.

De l’organisation, ils indiquent que « comme cas paradigmatique de ces politiques de silence et d’oubli autour des morts et défunts sur les routes migratoires, le rapport expose la situation vécue lors des événements du 24 juin à la frontière de Chinatown entre Nador et Melilla ». où, selon des sources de l’Apdha, 73 personnes ont perdu la vie, 322 personnes ont été blessées et 77 sont portées disparues. »

Pour l’Apdha, « l’impunité honteuse des gouvernements et de l’UE, et la tiédeur avec laquelle les partis politiques ont fait face au ‘massacre de Melilla’ indiquent que toutes les vies n’ont pas la même valeur ou n’ont pas la même importance », et que le respect de les droits de l’homme « ne s’appliquent qu’à ceux qui nous ressemblent ».

Le rapport se termine par les données détaillées de toutes ces tragédies, un récit précis des 1 901 victimes. « Une histoire que, douloureuse et horrifiante, j’aurais aimé voir lue par ceux qui sont à l’origine des politiques d’immigration, qui laissent une suite de vies sans laisser de trace depuis 35 ans », conclut l’Apdha.

De même, en tenant compte des données sur les arrivées par mer par zone géographique, contenues dans le rapport présenté, « Les droits de l’homme à la frontière sud 2023. 35 ans de vies sans laisser de trace », l’arrivée de migrants par mer en Andalousie diminue de 43 % en 2022, avec un total de 7 350 contre 12 456 en 2021. Par province, les arrivées à Almería l’année dernière étaient de 4 033, tandis que 887 sont arrivées à Grenade, un total de 185 à Malaga et 2 245 à Cadix.

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