La police rapporte que Barajas a enregistré autant de demandeurs d’asile en janvier que la moitié de l’année dernière
Les syndicats constatent une amélioration mais insistent sur le fait qu’ils sont débordés, c’est pourquoi ils réclament la démission du directeur de l’AENA
MADRID, 2 février ( ) –
Les syndicats de police ont dénoncé ce vendredi que les chambres pour demandeurs d’asile continuent d’être « débordées », malgré les moyens fournis par le ministère de l’Intérieur pour faire face aux fraudes à grande échelle impliquant des citoyens de pays africains, rappelant qu’au mois de janvier il y a eu a enregistré le même nombre de migrants demandant une protection internationale que tous ceux accumulés au milieu de l’année dernière.
Selon les calculs des services policiers, environ 240 personnes attendent actuellement dans les quatre chambres pour demandeurs d’asile de Barajas, dont environ 65% sont sénégalais. Le nombre a atteint plus de 400 personnes, dont des femmes et des enfants.
Le 30, des sources du ministère de l’Intérieur consultées par Europa Press rapportaient que 864 procédures de demandeurs d’asile avaient été ouvertes en janvier depuis Barajas, dans des dossiers en attente d’être définitivement acceptés. En outre, le même mois, il avait ordonné le retour de 108 personnes pour ne pas avoir passé le premier filtre pour demander une protection en Espagne.
Ce vendredi, le Syndicat unifié de la police (SUP) a demandé la démission du directeur de l’AENA de Barajas, Mario Otero, en raison de son « inefficacité et inattention » concernant les installations d’accueil des demandeurs d’asile. Il l’a fait après que l’Inspection du travail ait visité les locaux, suite à une plainte concernant la situation insalubre et surpeuplée.
Les syndicats reconnaissent que le contrôle de l’embarquement des vols en provenance de la ville marocaine de Casablanca a ralenti le nombre d’arrivées ces derniers jours, ainsi que la demande de visas de transit pour les ressortissants du Kenya et du Sénégal – qui entrera en vigueur en février 19–. Ils insistent toutefois pour étendre cette mesure à tous les pays africains.
La Confédération espagnole de la police (CEP), pour sa part, a réitéré que la situation « continue de submerger les ressources policières à Barajas », avec autant de demandes de protection internationale enregistrées en janvier que la moitié de l’année dernière.
Les données en ce sens coïncident avec le nombre d’arrivées par bateau aux îles Canaries au cours de ce mois de janvier, selon le bilan officiel du ministère de l’Intérieur, puisque du 1er au 31 janvier un total de 7 270 migrants ont accédé irrégulièrement aux îles. . , ce qui dépasse celui accumulé au cours des six premiers mois de 2023.
Les critiques du CEP portent également sur « l’insubordination et l’abandon manifestes » de la Croix-Rouge, qui a renoncé à l’assistance aux migrants dans une décision censurée par le ministère de l’Intérieur, qui a assumé la responsabilité du nettoyage des chambres.
Ce mercredi précisément, le ministre de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique, Ángel Víctor Torres, a distingué la Mauritanie comme étant le pays d’origine de 83% des migrants arrivés aux îles Canaries, pour lequel il a annoncé qu’ils « intensifieraient les relations » avec ce pays africain, comme cela se fait déjà avec le Sénégal et le Maroc.
Les syndicats sont d’accord pour défendre la gestion du Commissariat général à l’immigration et aux frontières de Barajas, ainsi que d’autres mesures comme la présence d’agents « anti-émeutes » pour garantir la sécurité, puisqu’il y a eu au moins une vingtaine d’évasions et qu’il y a eu également des épisodes de tension dus à des disputes et des bagarres entre migrants.
L’itinéraire qu’ils décrivent est celui des Mauritaniens qui embarquent depuis des villes comme Casablanca avec Royal Air Maroc – la compagnie identifiée comme la principale cause de ces « fraudes à grande échelle » – vers le Salvador. Leur intention est d’atteindre les États-Unis, mais ce dernier pays augmente les frais d’entrée pour empêcher cela, de sorte que lorsqu’ils font la première escale à Madrid, ils ne continuent plus le voyage.
« Ce sont des gens qui se retrouvent alors dans une situation de vulnérabilité, avec des dettes qu’ils doivent payer aux mafias et qui alimentent les réseaux d’immigration clandestine », prévient le SUP.