L'AN refuse d'extrader vers le Maroc le chef présumé d'un réseau dédié à l'immigration clandestine vers l'Europe

L’AN refuse d’extrader vers le Maroc le chef présumé d’un réseau dédié à l’immigration clandestine vers l’Europe

La Chambre souligne que le pays africain n’a pas inclus de document garantissant la protection judiciaire effective de l’accusé

MADRID, 13 janv. () –

L’Audience nationale (AN) a refusé d’extrader vers le Maroc Yassin S., le chef présumé d’une organisation criminelle qui, selon le Parquet, se livrait à l’immigration clandestine d’Africains subsahariens de Nador (Maroc) vers l’Europe comme il n’a pas été versé à son dossier « l’appréciation, judiciairement homologuée dans le pays requérant, de la nécessité de l’extradition et de la privation de liberté » du prévenu.

Dans une ordonnance de ce mercredi, recueillie par Europa Press, la chambre criminelle explique que la demande marocaine n’a pas accompagné, comme l’a établi la Cour constitutionnelle, « l’appréciation d’une autorité judiciaire du pays requérant de la nécessité et de la proportionnalité de la privation de la Liberté » de Yassin S.

« Avec une telle absence, l’octroi de l’extradition violerait les droits fondamentaux de l’accusé à la protection judiciaire, à un procès avec toutes les garanties, à la liberté personnelle et à la liberté de résidence et de circulation, raison pour laquelle l’extradition doit être refusée », expliquer la voiture

Le même, citant la doctrine de la cour des garanties, explique que pour accorder une extradition, un contrôle judiciaire à la source est nécessaire pour garantir la protection judiciaire effective de l’extradé. Le TC a considéré dans deux cas spécifiques que les documents des procureurs colombien et angolais sur lesquels la demande d’extradition était basée manquaient de l’approbation judiciaire correspondante.

UN MAGISTRAT A DÉFENDU SA REMISE

Cette décision de la Chambre, cependant, a le vote dissident du président de la section, le magistrat Alfonso Guevara, qui est en faveur de la remise des accusés à juger pour les délits d’organisation, d’association et de groupe criminel, ainsi que pour l’organisation d’opérations d’immigration clandestine.

Selon le juge Guevara, les critères établis par la plénière de la chambre criminelle exprimés dans une ordonnance datée de mai de l’année dernière doivent être suivis. Il a indiqué que, sans préjudice de contredire « la doctrine émise par le TC pour les cas indiqués qui ne conservent pas une identité suffisante pour être automatiquement transférés au cas du Maroc », le mandat d’arrêt international émis par le pays africain « est conforme à la doctrine émanant de la jurisprudence européenne ».

Et c’est que, de l’avis de Guevara, le procureur marocain est intégré au pouvoir judiciaire du Royaume du Maroc et, par conséquent, « avec les mêmes garanties d’indépendance par rapport aux autres pouvoirs de l’État, en particulier l’exécutif ».

RÉCLAMÉS DEPUIS SEPTEMBRE

Le rejet de la Chambre intervient après que la Cour nationale a tenu l’audience d’extradition ce mardi. Le Parquet a demandé que la remise demandée par les autorités marocaines soit effectuée lorsque les conditions et les formalités légales prévues dans l’accord signé entre les deux pays seront remplies.

Le procureur de la République a soutenu que le prévenu se livrait à l’immigration clandestine d’Africains subsahariens, qu’il emmenait, moyennant un prix variant entre 15 000 et 20 000 dirhams par personne, de Nador (Maroc) vers l’Europe, à l’aide de canots pneumatiques à moteur.

Ainsi, et « avec d’autres sujets qui accompagnaient les immigrés sur les bateaux ou qui effectuaient la surveillance ou la fourniture de bateaux et de moteurs, il se serait consacré à cette activité depuis au moins 2009 ».

Selon le parquet, « à partir de 2019 et du fait qu’elle a pu s’approvisionner en plus grand nombre de canots pneumatiques, l’organisation criminelle qu’elle dirigeait a accru son activité illégale et en est venue à organiser trois opérations d’immigration clandestine par semaine ». . »

« Les faits décrits constituent un délit d’appartenance à une organisation criminelle, au rang de chef, spécialisée dans l’organisation et la facilitation de la sortie d’étrangers du territoire national de manière clandestine », a souligné le procureur dans sa lettre.

Yassin S. a été arrêté le 17 août 2022 dans la ville de Roquetas de Mar, à Almería, et est en détention provisoire depuis ce jour. C’est un mois plus tard, le 20 septembre, que le Maroc a demandé son extradition pour les faits rapportés.

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