Le pape s'en prend aux "nationalismes fermés" et affirme que le migrant "n'est pas un usurpateur"

Le pape s’en prend aux « nationalismes fermés » et affirme que le migrant « n’est pas un usurpateur »

ROME, 9 mars () –

Le Pape s’en est pris aux « nationalismes fermés » qui, selon lui, manifestent l’incapacité « à la gratuité » et la persuasion erronée qu’en se fermant aux autres « ils seront mieux protégés » alors qu’il a assuré que le migrant « n’est pas un usurpateur ».

« Les nationalismes fermés manifestent finalement une incapacité à la gratuité et la persuasion erronée qu’ils peuvent se développer en dehors de la ruine des autres et qu’en se fermant aux autres ils seront mieux protégés. L’immigré est vu comme un usurpateur qui n’offre rien » , le Le Pontife a souligné lors d’une audience au Vatican à l’Association des Volontaires du Service Social Chrétien Fraterna Domus du Diocèse de Rome qui ont organisé un cours de formation sous le titre « Chaire d’accueil ».

Le pape a averti qu’avec des nationalismes fermés, on peut « naïvement » en venir à penser que « les pauvres sont dangereux ou inutiles et que les puissants sont de généreux bienfaiteurs ». « Seule une culture sociale et politique qui inclut la libre acceptation peut avoir un avenir », a-t-il souligné.

Parlant des défis des flux migratoires, le Pape a estimé que s’il est « important » de parler de la contribution que les immigrés « apportent ou peuvent apporter aux sociétés qui les accueillent », cela ne peut pas être « le critère fondamental ». Ainsi, il a veillé à ce que les plans d’accueil ne soient pas fondés « sur l’utilité de la personne, mais sur la valeur en soi qu’elle représente ». Pour cette raison, il a exhorté à « reprendre la tradition d’accueil de la veuve, de l’orphelin et de l’immigré » qui apparaît dans l’Ancien Testament.

« J’ai toujours été frappé par la récurrence des trois personnes auxquelles il faut prêter une attention particulière dans les prophètes : la veuve, l’orphelin et l’émigrant. Elle se répète dans l’Exode, dans le Deutéronome… L’attention, le soin des les veuves, les migrants et les orphelins est récurrent dans la Bible », a-t-il souligné.

De la même manière, il a souligné l’encyclique de Benoît XVI « Deus caritas est » (« Dieu est amour »), comme « une référence fondamentale dans ce domaine ». Le Souverain Pontife a appelé les sociétés à se laisser imprégner par des attitudes « d’ouverture et d’accueil » afin qu’elles soient capables « d’intégrer tous leurs membres, même ceux qui, pour diverses raisons, sont des « étrangers existentiels » ou des « exilés cachés », comme parfois, par exemple, des personnes handicapées ou des personnes âgées ». Enfin, il a insisté sur le fait que les gens méritent d’être accueillis « non pas tant pour ce qu’ils ont, ou pour ce qu’ils peuvent donner, mais pour ce qu’ils sont ».

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