Le récit du Médiateur de Melilla

Le récit du Médiateur de Melilla

L’intérieur prévient qu’il s’agit d’un document antérieur aux allégations que le ministère a faites la semaine dernière

MADRID, 14 nov. ( ) –

La résolution du Médiateur sur l’événement survenu à la frontière de Melilla le 24 juin parle de personnes « écrasées » par la clôture, de la Garde civile jetant des pierres sur les migrants et du manque d’aide pour ceux qui Ils avaient réussi à traverser la frontière.

Il s’agit d’un document établi le 14 octobre, qui reprend les conclusions auxquelles est parvenue l’Institution après avoir reçu les informations demandées à son sujet aux ministères de l’Intérieur et de la Migration. En outre, le médiateur, Ángel Gabilondo, s’est rendu à Melilla en juillet pour entendre le témoignage des autorités de la ville autonome, des forces de sécurité de l’État, des ONG qui travaillent dans la région et des migrants eux-mêmes.

Le premier point dans lequel Gabilondo signale des différences avec la version intérieure est celui qui fait référence à la situation de risque dans laquelle se trouvaient les migrants qui tentaient de traverser la frontière.

Le secrétaire d’État à la Sécurité assure, selon le document, que les agents « n’avaient aucun casier, ni n’ont-ils observé directement, ni à travers le périmètre frontalier » dit la situation à risque. Cependant, le Médiateur dit qu’en visionnant les images de l’hélicoptère de la Garde civile « on peut voir comment un nombre indéterminé de personnes sont entassées et, dans plusieurs cas, écrasées à l’un des accès au poste frontière ».

« IL Y A UNE AVALANCHE »

En ce sens, il détaille qu’à 7h42 du matin on voit comment des agents marocains commencent à accéder à l’intérieur du poste frontière et les gens se pressent à l’autre bout de l’accès. « Il y a une avalanche », prévient le récit de l’Institution. De la même manière, il précise que, une minute plus tard, à 7h43, une des portes est forcée, mais alors « il y a déjà beaucoup de monde entassé ».

« Parmi eux, ils tentent de se dégager. Des cartouches fumigènes continuent d’être lancées. 7h44, ils se marchent dessus. Les agents marocains sont déjà à leur hauteur au poste frontière », poursuit la résolution.

Et c’est ici que survient un autre point de discordance entre l’histoire d’Intérieur et celle du Défenseur. Bien que le ministre de la branche, Fernando Grande-Marlaska, ait parlé dans son récit des événements au Congrès d’une action « proportionnée et opportune » des agents à la frontière, Gabilondo assure qu’ils ont jeté des pierres sur les migrants et qu’ils ont également utilisé vaporiser contre eux.

« ILS CHERCHENT DES PIERRES ET LES LANCENT »

Concrètement, le Médiateur parle d’abord de « jets de pierres de part et d’autre » puis se réfère à l’une des vidéos recueillies par le drone de la Garde civile dans laquelle, comme il le souligne, « on observe comment les personnes qui tentent d’accéder de façon irrégulière ils jettent des bâtons sur les agents espagnols et comment ils leur jettent des pierres ».

« Vidéo 8, des agents espagnols cherchent des pierres et les jettent sur les personnes qui sont en haut de la clôture. Vidéo 9, ils commencent à essayer de forcer les portes du poste frontière devant les agents espagnols. Vidéo 10, un agent de la Garde civile les asperge de gaz pour qu’ils ne continuent pas d’essayer de défoncer la porte du poste. Vidéo 12, certains agents espagnols continuent de leur jeter des pierres », précise le rapport plus en détail.

Pour Gabilondo, tous ces comportements des forces de sécurité et des corps à la frontière pourraient être une raison pour « intensifier la situation dangereuse » qui se passait à la clôture.

ENTRÉE DE PERSONNES SUR LE TERRITOIRE ESPAGNOL

Le troisième point sur lequel le rapport de l’Intérieur ne coïncide pas avec celui de l’institution a à voir avec les rejets à la frontière. Dans ce cas, le Défenseur parle du fait que, selon les vidéos, quelque 470 personnes sont entrées sur le territoire espagnol ce jour-là, alors que le gouvernement les chiffre à 134.

Malgré le fait que Grande-Marlaska ait parlé d’un « respect scrupuleux de la loi », le Médiateur dénonce que dans les images « il est confirmé que certains agents marocains pénètrent sur le territoire espagnol et que des agents espagnols remettent les personnes qu’ils avaient réussi à intercepter, procéder à son transfert au Maroc ».

En outre, elle prévient que le temps qui s’est écoulé entre l’entrée de ces personnes en Espagne (08h58) et leur retour sur le territoire marocain (09h00) « ne permet pas de soutenir qu’elles ont été refoulées à la frontière conformément aux minima légaux conditions. »

AUCUNE AIDE

Enfin, le rapport critique le manque d’aide pour « deux corps » qui étaient « sur la route » lors de l’événement. Gabilondo explique qu' »aucune information n’a été fournie concernant le moment où l’intervention des services de santé ou de la Croix-Rouge a été demandée » et indique que les images capturées par l’hélicoptère montrent la présence d’une ambulance qui à aucun moment n’est déplacée ou utilisée .

A ce sujet, des sources du ministère de l’Intérieur ont assuré qu’à aucun moment la Garde civile n’a omis le devoir d’assistance.

L’Intérieur a indiqué son malaise, en général, en raison de l’importance que ce rapport, rédigé il y a un mois, prend maintenant et qui, comme ils le soulignent, « est antérieur aux allégations méticuleuses et détaillées faites la semaine dernière par le Département » et avec qui, selon lui, « ces extrêmes sont démontrés, comme le fait que le Médiateur disposait de toutes les images disponibles des événements depuis le début, que tous les rejets à la frontière ont été effectués conformément à la législation en vigueur ou que le La Garde civile n’a à aucun moment omis son aide de service.

« Le fait de diffuser un document qui ne comprend ni ne prend en compte aucune des explications détaillées et des allégations faites par l’Intérieur génère une situation manifeste d’impuissance », a déploré le ministère.

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