L'Église propose de « désidéologiser » la question de la migration pour « démêler » la situation
Le 29 septembre prochain sera célébrée la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, sous la devise « Dieu marche avec son peuple ».
La Conférence épiscopale espagnole (CEE), à travers la Sous-commission pour les migrations et la mobilité humaine, a demandé de « désidéologiser » la question de la migration et de « construire des ponts » pour « démêler » la situation, et a assuré que Dieu ne le ferait pas. est « avec ceux qui rejettent les migrants ».
« Nous devons faire face au défi de la migration, nous pouvons détourner le regard mais il est là. La manière d'y faire face ne peut pas être uniquement d'ordre purement économique ou idéologique, il nous semble qu'il y a une perspective humaine qui doit être très présent parce que ce qui est en jeu c'est la dignité des personnes », a déclaré l'évêque auxiliaire de Madrid, Vicente Martín.
C'est ce qu'a indiqué mardi lors d'une conférence de presse à l'occasion de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, que l'Église célébrera le 29 septembre, sous la devise « Dieu marche avec son peuple ».
En ce sens, l'évêque a souligné que « parfois on parle beaucoup du côté négatif » et a plaidé pour « proposer des récits positifs » et pour « construire des ponts ».
De même, il a souligné que l'Église s'engage « à utiliser des moyens légaux et sûrs », tout en soulignant que, « bien sûr », elle veut « la sécurité nationale » avec « des migrations ordonnées ».
Ainsi, il a insisté sur le fait que la proposition des évêques est d'allier le respect de la « dignité humaine », du « bien commun », de la « sécurité », des « responsabilités partagées », ainsi que « l'accueil et l'accompagnement », tout en ajoutant qu'ils ne le sont pas. Je ne veux pas « imposer ce modèle ni donner des leçons à qui que ce soit ».
Dans le même esprit, le directeur du Département des Migrations du CEE, Xabier Gómez, a assuré que « Dieu est avec les migrants ». « Nous ne pouvons pas penser que Dieu est avec ceux qui rejettent les migrants », a-t-il souligné, tout en soulignant qu'il ne faut pas « lutte contre les migrants » ou « contre les pauvres » mais plutôt « contre la pauvreté ».
Pour cette raison, Gómez considère qu'il est nécessaire de « régénérer les discours » pour les focaliser « sur la réception » et a insisté sur l'importance de « désidiologiser » la question des migrations.
« Pour aborder la question des migrations, pour apporter une solution à tout ce qui touche aux migrations, il est très nécessaire, très commode de désidiologiser tout ce qui concerne les migrations, si on l'aborde uniquement à partir d'une lecture idéologisée, chacun depuis son politique ou d'une position instrumentalisante, cela brouille la question », a prévenu Gómez.
L'ILP POUR RÉGULARISER UN DEMI-MILLION DE MIGRANTS
Par ailleurs, concernant l'Initiative Législative Populaire (ILP) visant à réglementer plus d'un million de migrants résidant en Espagne, qui a été débloquée ce mardi par le Conseil du Congrès et à laquelle l'Église a manifesté son soutien, le chef du Département des Migrations de la CEE a souligné que « cela a été possible grâce à la transversalité ».
« Vous nous trouverez toujours dans l'Église en train de créer des ponts, de relier, de servir le dialogue et la rencontre, de mettre la table pour parvenir à des accords qui mettent la dignité de la personne au centre », a souligné Gómez.
Il a ainsi ajouté que « dépolitiser et travailler de manière transversale », en mettant la dignité au centre, est « ce qui dénouera » la situation.
Concrètement, à la question de savoir s'il est favorable à la proposition du gouvernement central de rendre obligatoire la répartition des mineurs migrants, Gómez a indiqué qu'il n'appartient pas à l'Église de donner un avis sur les questions « techniques », mais qu'il a opté pour la « solidarité ». des autonomies et par les « couloirs d'hospitalité », soulignant l'importance de proposer un modèle d'accueil « global ».
AUCUNE NOTIFICATION OFFICIELLE CONCERNANT LE VOYAGE DU PAPE
Concernant le désir du pape François de se rendre aux îles Canaries, l'évêque auxiliaire de Madrid a précisé qu'ils n'ont pas encore reçu de « convocation officielle » et a assuré que « ce serait une grande joie » pour l'Église, pour ceux qui travaillent » au pied du quai. » et « une boule d'espoir » pour les migrants.
Dans le cadre de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, comme nouveauté, la Conférence épiscopale espagnole a publié un podcast intitulé « Traverser les frontières », avec quatre chapitres sur ce que devrait être l'action de l'Église auprès des migrants aujourd'hui.
De même, ils ont souligné le projet « Atlantic Hospitality », auquel participent dix pays et plus de 26 diocèses, qui comprendra un guide qui rassemblera tous les espaces sûrs pour la protection des personnes en mobilité le long de la route atlantique en provenance des pays de d’origine, pays de transit et de destination.