Les experts antiterroristes voient plus de risque de retour des djihadistes par voie terrestre dans les Balkans que par petit bateau
MADRID, 27 oct. ( ) –
Les commandants de police des services d’information de la police nationale et de la garde civile ont souligné ce jeudi la menace que représente le retour des djihadistes, soulignant que les routes terrestres comme les Balkans sont plus préoccupantes que celles qui accèdent à l’Espagne par bateau.
« En août, nous avons pratiqué la détention d’un rapatrié le long de la route des Balkans, ce qui est plus inquiétant ; lorsque les rapatriés arrivent par bateau, ils sont soumis à un contrôle biométrique et d’une certaine manière, il y a un examen, mais passer les frontières terrestres est plus simple », a indiqué le conservateur principal Manuel Rodríguez García-Risco.
Dans son discours au 9e Forum Elcano sur le terrorisme mondial, García-Risco a rappelé les opérations du Commissariat général à l’information contre des combattants venus d’Algérie, mais revenus de Syrie via l’Afrique « ou certains sur des vols en avion vers Nairobi ».
De cette manière, il a mis en évidence la pertinence d’assister aux flux de rapatriés une fois que le soi-disant califat de DAESH est tombé en Syrie et en Irak, ce qui n’exclut pas qu’il puisse être reproduit dans des pays africains comme le Mali. « En l’état actuel des choses, à tout moment, un sanctuaire se reproduit et les gens commencent à voyager et à s’entraîner là-bas, et nous les avons ici à côté », a-t-il souligné.
Parmi les risques, il a cité la libération de prisonniers comme les 800 qui ont réussi à sortir d’une prison au Nigeria ou les « facilités » qu’ils trouvent pour revenir de Turquie.
En opposition à cela, il a parlé du « retour structuré » par les institutions des personnes détenues dans les camps du nord de la Syrie. Il a également cité le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, car ils y voient une menace que certains « pourraient se faufiler » en dehors des réfugiés.
« UNE ACTIVITÉ ÉNORME » AU BORD DES PROCÉDURES PÉNALES
Le colonel en chef de la Garde civile, Francisco José Vázquez, a souligné «l’énorme activité» souvent menée en dehors des procédures pénales par les procureurs et les juges pour la détection précoce du radicalisme, reconnaissant que l’on peut actuellement dire que c’est le principal « mal de tête ».
En ce sens, il a fait allusion à des cas où il existe une « psychopathie » et a cité des opérations récentes de la Garde civile comme celle qui a conduit à l’arrestation d’un ancien soldat espagnol arrêté à Saragosse et qui vivait dans la ville d’El Pont de Suert (Lérida).
Aux questions de l’animateur, le responsable de la Garde civile a débattu des condamnations à l’acquittement des détenus pour terrorisme djihadiste, soulignant la difficulté qu’il a dans de nombreux cas à étayer des types criminels implantés en 2015 comme l’auto-endoctrinement avec des preuves.
« Nous avons appris à la suite des condamnations », a assuré Vázquez, dans la lignée d’une précédente intervention de son collègue de la police. « Ce n’est pas une excuse, mais nous prenons des décisions avec des actes préparatoires inexistants », a poursuivi ce commandement de la Garde civile. « C’est plus compliqué d’instruire un crime d’auto-endoctrinement qu’un crime ETA avec 20 morts ou un enlèvement », a-t-il souligné.