Marlaska comparaîtra devant la session plénière du Congrès le 30 et les groupes verront les images de Melilla lors d’une session secrète
Le Collège des porte-parole ne fixe pas de date pour le débat sur la commission d’enquête et le PP pourrait présenter sa propre
MADRID, 18 novembre () –
Le Conseil des porte-parole du Congrès a convenu ce jeudi que le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, comparaisse devant la plénière du 30 novembre pour répondre de la tragédie survenue à Melilla le 24 juin et, en outre, Le gouvernement a proposé aux porte-parole parlementaires de visionner au préalable, en séance secrète, les images enregistrées ce jour-là à la frontière espagnole.
Par ailleurs, le Collège des porte-parole a refusé de fixer une date pour le débat en plénière sur la demande d’une commission d’enquête sur cette affaire que United Podemos et les partenaires parlementaires du gouvernement avaient demandée. Le PP a voté avec le PSOE pour l’arrêter, mais seulement pour le moment car, s’ils ne sont pas convaincus par les explications du ministre, ils pourraient venir le soutenir ou même demander les leurs.
Ce que le PSOE n’a pas pu empêcher, et en fait a fini par voter pour, c’est que le Congrès convoque Marlaska pour la deuxième fois pour donner des explications à ce sujet. Le ministre a déjà comparu en session plénière en septembre dernier, mais les groupes ont de nouveau demandé sa présence après la diffusion d’un reportage de la BBC qui remet en question la version officielle de ce qui s’est passé à Melilla.
Ce documentaire a également conduit Unidas Podemos, les partenaires parlementaires de l’Exécutif et d’autres groupes indépendantistes tels que Junts, PDeCAT et le CUP à insister sur la nécessité d’ouvrir une enquête parlementaire.
LA COMMISSION PEUT ÊTRE REMBOURSÉE
C’est la Plénière qui doit décider si cette commission est constituée et, pour l’instant, elle ne le fera pas la semaine prochaine ou la suivante, puisque la majorité du Collège des porte-parole (PSOE, PP et Vox) a refusé d’inclure ce débat sur l’ordre du jour des sessions plénières prévues jusqu’à la fin du mois.
Les groupes signataires de cette pétition peuvent demander lors des futures réunions du Conseil des porte-parole que la question soit soulevée en plénière et le PP, comme l’a expliqué son porte-parole, Cuca Gamarra, n’exclut pas de présenter une initiative similaire au Congrès pour enquêter. Il décidera, comme il l’a dit, après avoir entendu Marlaska en séance plénière le 30.
Avant cette comparution, plus précisément le 25 novembre, les porte-parole de la Commission de l’intérieur pourront se rendre au siège du ministère pour visionner les images capturées par les médias de la Garde civile ce 24 juin et qui sont déjà en possession à la fois du Médiateur du peuple et du ministère public.
Dans la lettre envoyée au président de la Commission de l’intérieur, José Luis Ábalos, Intérieur informe qu’un responsable du commandement de la garde civile de Madrid, organe dépositaire et gardien des images, viendra avec une copie d’entre eux et les mettre à disposition disposition de ce dont les groupes ont besoin.
Comme Gamarra l’a expliqué lors d’une conférence de presse, le secrétaire d’État aux relations avec les tribunaux, Rafael Simancas, a fait valoir que les porte-parole devraient se rendre au siège ministériel « pour garantir que le visionnage n’est pas détourné » de ces enregistrements.
LE PP VEUT VOIR LES IMAGES AU CONGRÈS
L’argument a enflammé le leader « populaire » qui a exigé le « respect » des députés, que « le travail de la législature pour contrôler le gouvernement » ne soit pas remis en cause et que les images puissent être vues au Congrès. C’est ce qui s’est passé, a-t-il rappelé, en 2014 sous le gouvernement PP lorsque les vidéos enregistrées sur la plage d’El Tarajal à Ceuta ont été projetées « en toute transparence en séances publiques » lors d’un épisode qui a coûté la vie à 15 migrants qui tentaient de rejoindre la baignade au territoire espagnol.
De plus, Gamarra a appelé Marlaska à mettre fin à « l’obstructionnisme, les mensonges et la dissimulation d’informations » une fois qu’il devra se rendre en séance plénière « par les oreilles ». « Nous espérons qu’il rectifiera, admettra qu’il a menti, dira toute la vérité puis démissionnera », a-t-il déclaré.
De même, il a averti que bien que le PP veuille écouter le ministre en premier lieu, il ne ferme pas la porte à soutenir à l’avenir la commission d’enquête déjà enregistrée ou même à lancer la sienne. « Nous verrons les étapes, mais nous devons aller jusqu’au bout, nous ne pouvons pas détourner le regard, les responsabilités doivent être déterminées pour cet acte honteux et quelqu’un les assume », a-t-il souligné.
Cela a également affecté l’opportunité de clarifier ce qui est arrivé au porte-parole du PNV, Aitor Esteban, qui était favorable au débat de la commission d’enquête maintenant car il estime qu’une nouvelle comparution de Marlaska ne servira qu’à un autre « pim, pam, pum ». « Je ne juge pas les responsabilités, ce que je veux c’est que tout soit clarifié et s’il faut « corriger » les choses, qu’elles le soient », soutient-il.