Marlaska dit qu’elle n’a « aucun problème » à comparaître devant le Parlement européen pour expliquer la tragédie de Melilla
BRUXELLES, le 8 déc. () –
Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a assuré ce jeudi qu’il n’avait « aucun problème » à se présenter devant le Parlement européen pour donner des explications sur les incidents qui ont fait au moins 23 morts et des dizaines de disparus lors de la tentative de saut du Melilla clôture du Maroc en juin dernier, bien qu’il ait insisté sur le fait qu’il était favorable à l’attente de la conclusion des enquêtes en cours.
« J’ai comparu à deux reprises devant la session plénière du Congrès et il n’y a aucun problème si je suis intéressé à comparaître devant la LIBE (Commission pour les libertés civiles, la justice et l’intérieur) du Parlement européen ou ailleurs », a assuré Marlaska. , dans des déclarations à la presse à Bruxelles, où il assiste à une réunion des ministres européens de l’intérieur.
Précisément lundi dernier, la commission LIBE a accepté lors d’une réunion des coordinateurs de renouveler l’invitation faite au ministre d’assister à un débat avec des députés européens sur ce qui s’est passé lors de la tragédie de Melilla, après avoir refusé de participer à une première session tenue en novembre dernier avec le général directrice de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR), Estrella Galán, et avec le vice-président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Omar Naji.
Dans ce contexte, Marlaska a défendu que le gouvernement avait été « absolument transparent » sur ce qui s’était passé et a réitéré qu’il s’agissait d’une « tragédie qui n’aurait pas dû se produire », mais qu’il n’y a pas eu de victimes sur le territoire espagnol et que la Garde civile a répondu avec « légalité, proportionnalité et nécessité absolues » dans une situation « d’extrême violence ».
Le ministre a également rappelé, dans la lignée de ses explications au Parlement européen lorsqu’il avait décliné la première invitation, qu’à son avis « il faudrait attendre » que les enquêtes soient menées sur ce qui s’est passé tant par le bureau du procureur général que par le Médiateur en Espagne.
Lors du premier débat en commission parlementaire européenne, la CEAR et l’AMDH ont dénoncé une « tragédie sans précédent à la frontière de l’UE » et critiqué la passivité des autorités espagnoles face à une situation de « violence disproportionnée ».
Selon les données des deux organisations, le 24 juin au moins 23 personnes sont mortes – chiffres officiels qu’elles portent à 37 -, 77 autres sont toujours portées disparues et « au moins 470 retours sommaires » ont été effectués, sans soigner les blessés ni donner l’occasion de demander l’asile. Seuls 134 migrants ont réussi à atteindre le territoire espagnol où ils attendent que leurs demandes de protection internationale soient examinées, selon ce qui a été exposé par le CEAR.