Un tribunal de Madrid annule l'autorisation de transférer des migrants demandeurs d'asile de Barajas vers un CIE

Un tribunal de Madrid annule l’autorisation de transférer des migrants demandeurs d’asile de Barajas vers un CIE

MADRID, 22 janvier ( ) –

Le Tribunal d’Instruction numéro 46 de Madrid a annulé, à la demande du Parquet, son autorisation préalable du 16 janvier pour transférer cinquante migrants de pays africains vers le Centre de Détention pour Étrangers (CIE) d’Aluche, demandeurs d’asile au Centre Adolfo Suárez de Madrid. -Aéroport de Barajas.

Dans l’ordonnance consultée par Europa Press, le tribunal fait droit à l’appel à la réforme du parquet dans lequel il s’opposait au transfert des demandeurs de protection internationale vers la CIE. Il a notamment critiqué le fait que la loi sur l’immigration ait été appliquée à la place de la loi sur l’asile.

Le Ministère Public a reconnu que le Tribunal avait accepté le transfert au CIE comme une « extension des chambres d’hébergement pour demandeurs d’asile à l’aéroport », mais il n’a pas considéré que cela était valable pour accepter un internement qui, dit-il, « pourrait être qualifié de comme massive lorsqu’on parle de 50 personnes, ce qui est clairement incompatible avec la jurisprudence tant nationale qu’européenne ».

Le procureur a soutenu que c’était « l’autorité administrative » – ​​et non un juge – qui devait prendre la décision sur les installations dans lesquelles « l’accueil, l’hébergement et la protection des demandeurs d’asile » devaient être effectués.

LA POLICE RAPPORTE QUE ILS SONT SURPEUPÉS

Le transfert vers le CIE, désormais révoqué, a été autorisé après des jours de plaintes de plusieurs syndicats de la Police nationale concernant la situation de « surpopulation » de demandeurs d’asile dans des conditions insalubres à l’aéroport.

Vendredi dernier, depuis Rabat, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a reconnu qu’il était fait un usage « frauduleux » des documents pour prendre des vols à partir de Casablanca, au Maroc, et qu’il étudierait la possibilité de demander des visas de transit.

Un juge a autorisé leur transfert dans un CIE mais le procureur n’a pas partagé la procédure utilisée. « Il n’est pas possible, de manière générale, d’accepter la détention des demandeurs d’asile dans les CIE, sauf cas extraordinaires pour des raisons de sécurité ou de santé publique », prévient-il.

Le ministère public comprend que ces personnes orientées vers un CIE – où elles peuvent séjourner au maximum 60 jours avant de procéder à leur expulsion – ne répondent pas aux exigences de l’article 62 de la loi organique sur l’immigration, qui réglemente la procédure pour les étrangers en situation irrégulière. situation avec résolution administrative d’expulsion.

« Le cas en question est celui de personnes qui demandent une protection internationale pendant que leur dossier d’asile est en cours de traitement », affirme le procureur, qui défend que dans ce cas il doit être réglementé par la loi 12/2009 réglementant le droit d’asile et de protection subsidiaire, notamment à travers l’article 22 pour les procédures d’urgence aux postes frontières, comme c’est le cas de l’aéroport de Barajas.

Le Parquet soutient que c’est « l’autorité administrative » qui doit « prévoir la possibilité que ladite permanence ait lieu dans d’autres établissements répondant aux conditions d’habitation, conformément à la dignité de chaque personne ».

De l’avis du procureur, le Tribunal d’Instruction 46 de Madrid n’était pas compétent pour prendre « aucune mesure » dans cette affaire, c’est pourquoi il lui a déplu d’avoir « articulé une sorte de procédure hybride » pour appliquer la loi sur l’immigration à autoriser l’internement dans un CIE alors qu’en revanche, « l’application de l’article 21 de la loi d’asile est reconnue ».

En ce sens, il a reproché à la Cour d’avoir dispensé la procédure d’audience prévue par la loi sur l’immigration, « indispensable pour se mettre d’accord sur toute détention en CIE ».

A lire également