Le gouvernement de Ceuta prévient que s'occuper des mineurs migrants « met en danger leur stabilité financière »
CEUTA 22 octobre ( ) –
Le porte-parole du gouvernement de Ceuta, Alejandro Ramírez, a confirmé que la situation financière que traverse la ville est « pratiquement insoutenable ». Les dépenses extraordinaires qu'ils assument depuis des mois en raison de la saturation des centres d'accueil « mettent en danger la stabilité financière et budgétaire » de l'administration.
« Si cette éventualité n'est pas résolue par l'État, il sera très difficile de préparer un budget équilibré », a reconnu Ramírez lors de la conférence de presse tenue après le Conseil de gouvernement.
Ce même mardi, un rapport financier actualisé a été transmis au gouvernement central, dans le but d'agir au plus vite. « Nous sommes dans une phase critique et nous avons besoin que l'État agisse rapidement pour éviter que la situation ne s'aggrave », a prévenu Ramírez.
Les fonds que la Ville alloue à la Zone Juvénile pour assurer une prise en charge complète des près de 500 enfants dont elle s'occupe (malgré une capacité maximale d'accueil de 132) augmentent chaque mois. Les dépenses mensuelles sont d'environ 1,2 million d'euros, il leur faut donc environ 10 millions pour faire face à la situation actuelle de « limite ».
Dans ce contexte, Ramírez a laissé ouverte la possibilité de recourir à des modifications de crédit pour soustraire des fonds d'autres postes budgétaires afin de prendre en charge les mineurs. « Nous sommes dans une situation dans laquelle nous ne parlons pas seulement de prendre soin des mineurs, mais aussi de garantir la durabilité d'autres services de base pour les citoyens », a avoué le porte-parole.
Par ailleurs, il a rappelé que la Ville a été confrontée à une situation similaire lors de la crise de mai 2021, lorsque plus de 10.000 personnes sont entrées irrégulièrement depuis le Maroc en deux jours. L'État et l'Union européenne ont alors fourni des fonds, et le porte-parole a regretté qu'il n'en soit pas de même aujourd'hui.
Le porte-parole a précisé que l'Exécutif n'avait pas prévu une augmentation aussi importante du nombre d'enfants migrants lors de la préparation de son budget pour 2024. « Au début de l'année, nous ne nous attendions pas à devoir prendre en charge un si grand nombre de mineurs. L'État finance environ 100 mineurs, mais actuellement nous en prenons en charge environ 500″, a-t-il expliqué.