Le Parquet demande l'annulation de l'autorisation d'un juge de transférer 50 migrants demandeurs d'asile à Barajas vers un CIE

Le Parquet demande l’annulation de l’autorisation d’un juge de transférer 50 migrants demandeurs d’asile à Barajas vers un CIE

Il critique le fait que l’on procède à un « internement massif » de personnes auxquelles la loi sur l’asile devrait s’appliquer et non la loi sur l’immigration.

MADRID, 18 janvier () –

Le Parquet a demandé l’annulation de l’autorisation du Tribunal d’Instruction numéro 46 de Madrid qui a autorisé le 16 janvier le transfert de cinquante migrants de pays africains demandeurs d’asile au Centre d’Internement pour Étrangers (CIE) d’Aluche, situé à l’Adolfo Suárez Madrid- Aéroport de Barajas.

Le procureur reconnaît que le Tribunal a accepté le transfert au CIE comme une « extension des chambres d’hébergement pour demandeurs d’asile à l’aéroport », mais ne considère pas que cela soit valable pour accepter un internement que, dit-elle, « on pourrait qualifier de massif lorsqu’on parle de 50 personnes, ce qui est clairement incompatible avec la jurisprudence tant nationale qu’européenne ».

Le ministère public rejette l’application dans ce cas de la loi sur l’immigration, au lieu de la loi sur l’asile, ajoutant que ce doit être « l’autorité administrative » – ​​et non un juge – qui prend la décision sur les dépendances dans la mesure où « l’accueil, l’hébergement et la protection des demandeurs d’asile » doivent être mis en œuvre.

LA POLICE RAPPORTE QUE ILS SONT SURPEUPÉS

Dans la lettre du 18 janvier, consultée par Europa Press, le procureur s’intéresse à l’annulation de l’ordonnance, estimant qu’il n’est pas conforme à la loi de transférer ces demandeurs d’asile qui, selon plusieurs syndicats de la Police Nationale depuis décembre, sont « surpeuplés » dans des installations aéroportuaires dans des conditions insalubres.

Le procureur indique que les migrants doivent rester dans ces chambres d’asile à l’aéroport, installations que les syndicats de police critiquent pour le manque d’hygiène, pointant depuis des semaines « l’inaction » de l’AENA et de la Croix-Rouge.

Le ministère de l’Intérieur a en effet indiqué avoir procédé au nettoyage de ces locaux d’où, selon les syndicats, au moins 26 migrants se sont échappés. Les organisations policières estiment qu’à Barajas il y a environ 350 personnes, dont des femmes et des enfants, dont beaucoup dorment sur des matelas sans ventilation et sans hygiène.

Un juge a autorisé leur transfert dans un CIE mais le procureur n’est pas d’accord avec la procédure. « Il n’est pas possible, de manière générale, d’accepter la détention des demandeurs d’asile dans les CIE, sauf cas extraordinaires pour des raisons de sécurité ou de santé publique », prévient-il.

Le ministère public comprend que ces personnes orientées vers un CIE – où elles peuvent séjourner au maximum 60 jours avant de procéder à leur expulsion – ne répondent pas aux exigences de l’article 62 de la loi organique sur l’immigration, qui réglemente la procédure pour les étrangers en situation irrégulière. situation avec résolution administrative d’expulsion.

« Le cas en question est celui de personnes qui demandent une protection internationale pendant que leur dossier d’asile est en cours de traitement », affirme le procureur, qui défend que dans ce cas il doit être réglementé par la loi 12/2009 réglementant le droit d’asile et de protection subsidiaire, notamment à travers l’article 22 pour les procédures d’urgence aux postes frontières, comme c’est le cas de l’aéroport de Barajas.

L’AUTORITÉ ADMINISTRATIVE DÉCIDE

Cette procédure du droit d’asile, et non du droit de l’immigration, ne prévoit pas d’intervention judiciaire, l’« autorité administrative » étant celle qui doit « prévoir la possibilité – poursuit le procureur – que ladite permanence ait lieu dans d’autres agences ». qui répondent à des conditions d’habitation conformes à la dignité de chaque personne.

De l’avis du procureur, le Tribunal d’Instruction 46 de Madrid n’a pas compétence pour prendre « aucune mesure » dans cette affaire, c’est pourquoi il lui déplaît d’avoir « articulé une sorte de procédure hybride » pour appliquer la loi sur l’immigration à autoriser l’internement dans un CIE alors qu’en revanche, « l’application de l’article 21 de la loi d’asile est reconnue ».

En ce sens, il reproche à la Cour d’avoir dispensé la procédure d’audience prévue par la loi sur l’immigration, « indispensable pour se mettre d’accord sur toute détention en CIE ».

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