Un détenu à Tolède dans le cadre d'une opération contre une organisation de trafic de migrants cubains
MADRID/TOLÈDE, 7 décembre () –
Des agents de la Police nationale, avec la collaboration d'Europol et d'Eurojust, ont démantelé un groupe criminel international présent en Espagne, en Serbie, en Macédoine du Nord et en Grèce, qui se consacrerait prétendument au trafic d'êtres humains de Cuba vers l'Espagne. Parmi les arrestations, une a eu lieu dans la province de Tolède.
Les migrants se sont envolés pour la Serbie et de là, ils ont été transférés en véhicule vers la Grèce pour monter à bord d'un nouvel avion qui les emmènerait en Espagne. L'organisation aurait facilité l'entrée clandestine en Espagne d'au moins 67 citoyens d'origine cubaine en échange de sommes proches de 10 000 euros.
Il y a 36 détenus dans différentes provinces espagnoles, parmi lesquels quatre dirigeants de l'organisation qui ont été placés en prison provisoire.
L'enquête, dirigée par le Tribunal Central d'Instruction numéro deux et promue par le Parquet du Tribunal National, a débuté en janvier 2023 lorsque les autorités allemandes ont informé la Police Nationale de l'arrestation, dans l'un de ses aéroports, d'un citoyen cubain de Belgrade et à destination de Madrid qui portait une carte d'identité espagnole volée.
Sur la base de ces informations, les procédures d'enquête menées par les enquêteurs espagnols ont confirmé l'existence d'un groupe criminel spécialisé dans le trafic de citoyens cubains depuis leur pays d'origine vers l'Espagne.
« PIRATE DRIVERS » ET « COYOTES » POUR LE PASSAGE DES FRONTIÈRES
Le réseau criminel recrutait des citoyens cubains dans leur pays d'origine et, via un site Internet simulant une agence de voyages légale, les transportait à Belgrade (Serbie), en s'arrêtant généralement à l'aéroport de Francfort (Allemagne).
Une fois en Serbie, les migrants ont été transportés par voie terrestre vers la Grèce, en traversant la Macédoine du Nord, et hébergés pendant le voyage dans des refuges contrôlés par le réseau. Le transfert a été effectué par des « chauffeurs pirates » et des guides connus sous le nom de « coyotes » qui ont facilité le passage clandestin des frontières et au cours duquel, à plusieurs reprises, la vie des migrants a été mise en danger en étant transportés dans les coffres des véhicules qui circulaient à grande vitesse.
À leur arrivée dans le pays grec, l'organisation a fourni aux migrants de faux documents ou des documents espagnols authentiques qu'ils ont utilisés selon la méthode dite du « look alike » et avec lesquels ils ont finalement réussi à voyager par avion d'Athènes vers l'Espagne.
Au cours du déroulement de l'enquête, les agents ont réussi à prouver 40 épisodes de promotion de l'immigration illégale à travers ce modus operandi, par lequel au moins 67 personnes d'origine cubaine seraient entrées irrégulièrement en Espagne en échange de sommes proches de 10 000 euros.
DISPOSITIF DE GESTION
Parmi les 36 détenus figurent les quatre membres du réseau qui exerçaient des fonctions de direction. Deux d'entre eux étaient chargés du recrutement, de l'obtention des billets et de la fourniture des lettres d'invitation nécessaires aux migrants pour entrer en Serbie. Les deux autres étaient les organisateurs de la route terrestre de la Serbie vers la Grèce et la facilitation du DNI avec lequel ils ont volé de la Grèce vers l'Espagne, se faisant passer pour des citoyens espagnols.
Pour recevoir les paiements des migrants, les meneurs avaient créé un réseau de comptes bancaires en Belgique, certains ouverts avec de faux documents pour empêcher une éventuelle enquête, qui ont pu être localisés, bloqués et saisis grâce aux mécanismes de coopération judiciaire internationale.
Les quatre responsables de l'équipe dirigeante ont été arrêtés dans les provinces d'Alicante (3) et de Málaga (1). Les 32 autres personnes, dont la fonction était d'agir comme intermédiaires entre l'organisation et les migrants, ont été arrêtées dans les provinces d'Alicante (7), Barcelone (6), Las Palmas (4), Santa Cruz de Tenerife (4), Guipúzcoa (2), Îles Baléares (2), Madrid (2), Cáceres (1), Ségovie (1), Tolède (1), Vizcaya (1) et Saragosse (1).
Lors de la dernière opération, trois perquisitions à domicile ont également été effectuées, deux dans la province d'Alicante et une à Malaga, au cours desquelles ont été saisis 7 550 euros en espèces ainsi qu'un abondant matériel informatique et des documents pertinents à l'enquête.