Une enquête interroge à nouveau Marlaska sur la tragédie de Melilla en recensant un défunt en Espagne

Une enquête interroge à nouveau Marlaska sur la tragédie de Melilla en recensant un défunt en Espagne

MADRID, 29 nov. () –

Une enquête de divers médias relevant du consortium Lighthouse Reports a indiqué ce mardi qu’au moins un migrant est mort sur le sol espagnol dans la tragédie de Melilla le 24 juin, ce qui interroge la version officielle du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.

Le chef du ministère de l’Intérieur, qui comparaîtra à nouveau au Congrès ce mercredi pour parler de ce drame, affirme qu' »aucun événement tragique » ne s’est produit en Espagne, c’est pourquoi les 23 migrants décédés le 24-J – quelque 70 selon la version de diverses ONG – enregistrées du côté marocain de la frontière.

Dans la lignée du documentaire de la BBC, maintenant Lighthouse Reports – le même consortium qui a dénoncé la violation des droits de l’homme par Frontex, l’agence européenne des frontières – fait référence à sa propre reconstruction visuelle qui montre soi-disant que les personnes écrasées à la frontière n’avaient pas de soins de santé et au moins un migrant est mort.

Selon la nouvelle enquête publiée par ‘El País’ en collaboration avec d’autres médias tels que ‘Le Monde’, ‘Der Spiegel’ et ‘Enass’, l’un des 35 témoins interrogés assure qu’une personne est décédée du côté espagnol, alors qu’en images il voit les agents marocains eux-mêmes prendre le pouls et confirmer le décès.

Cette personne identifie un ami comme étant le défunt vu dans la vidéo, qui montre des agents marocains le traînant de leur côté de la frontière depuis la zone qui a été identifiée dans l’enquête comme étant espagnole.

Au total, 134 Africains subsahariens sur les 2 000 qui ont tenté de passer en Espagne le 24-J ont réussi à accéder au centre de détention temporaire pour étrangers et, selon le Médiateur, 470 autres ont été rejetés à la frontière du côté espagnol qui journée.

L’enquête recueille des témoignages qui suggèrent que de nombreux migrants ont disparu après avoir passé la dernière clôture qui sépare les deux pays. « Les agents espagnols leur ont lié les mains et les ont remis aux Marocains, qui les ont ensuite battus, malgré la situation dangereuse à laquelle ils étaient confrontés lorsqu’ils ont été renvoyés au Maroc », selon ces témoignages.

En ce sens, l’enquête parrainée par Lighthouse Reports mentionne qu’elle a interrogé des responsables espagnols, qui confirment l’emplacement « précis » du côté espagnol de la frontière. Ils incluent une vidéo de l’hélicoptère de la Garde civile.

Le Congrès a accueilli vendredi dernier le visionnage des vidéos remises au Parquet et au Médiateur. Les porte-parole de l’Intérieur des partis politiques ont réitéré leurs critiques à l’encontre de Grande-Marlaska, qu’ils accusent de mentir en niant que des « événements tragiques » aient été enregistrés du côté espagnol de la frontière dans une « agression très violente ».

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