Le Médiateur demande du personnel spécialisé et des infrastructures adéquates pour les mineurs migrants arrivant aux îles Canaries
– Eduardo Parra – Europa Press
Il suit la situation avec « une attention particulière » et prévoit de présenter en 2024 un rapport monographique sur ce sujet.
MADRID, le 22 mars () –
Le Médiateur considère qu'il est nécessaire de doter les îles Canaries d'une « infrastructure adéquate » et d'un « personnel spécialisé » dans les arrivées pour l'identification, l'accueil et l'intégration des enfants migrants non accompagnés, comme l'indique son rapport annuel, présenté ce vendredi au Congrès des députés et collecté par Europa Press.
À cet égard, l'institution indique que, selon les dernières données fournies par le Département de Protection Sociale, Égalité, Jeunesse, Enfants et Familles du Gouvernement des Îles Canaries, 4.700 filles et garçons non accompagnés étaient, à la fin de 2023, sous sa garde ou sa tutelle dans un réseau de 66 centres d'accueil immédiats qui « étaient déjà soumis à de fortes pressions ». Les îles qui ont accueilli le plus de monde l'année dernière ont été El Hierro et Lanzarote.
« Il est nécessaire d'exiger l'adoption de mesures complémentaires urgentes visant à atténuer la situation d'urgence dans laquelle se trouve le système canarien de protection de l'enfance », souligne le Médiateur dans le document.
Le Médiateur a effectué deux nouvelles visites aux îles Canaries en 2023, au cours desquelles il s'est rendu dans des centres de protection de l'enfance et a eu des entretiens avec tous les acteurs impliqués. Selon eux, même s'ils ont confirmé que des « progrès » avaient été réalisés ces dernières années, « plusieurs défis » ont été identifiés.
Dans ce contexte, l'institution estime nécessaire de doter les îles d'une « infrastructure adéquate et d'un personnel spécialisé » à l'arrivée pour l'identification, l'accueil et l'intégration des mineurs.
De même, l'institution a recommandé « la révision du protocole d'orientation des personnes sans papiers, dont la minorité peut être douteuse, vers la ressource appropriée ». En outre, rappelons que jusqu'à ce qu'il y ait une règle spécifique régissant la détermination de l'âge, « la jurisprudence de la Cour suprême en la matière maintient le critère selon lequel si l'intéressé fournit un acte de naissance ou un passeport qui n'a pas été contesté, « il est il n'est pas raisonnable de le considérer comme sans papiers, au sens de l'article 35.3 précité. »
Malgré cela, le Médiateur a déclaré qu'il reçoit de « nombreuses » plaintes dans lesquelles il apparaît clairement que ce critère jurisprudentiel « n'est pas toujours appliqué ».
D'autre part, l'institution a insisté sur la nécessité d'identifier les mineurs ayant besoin de protection internationale ou victimes de traite, et de mettre en œuvre le mécanisme prévu à l'article 35.11 de la loi sur l'immigration pour conclure des accords avec des organisations non gouvernementales. et des entités dédiées à la protection des mineurs, afin de leur assurer une tutelle ordinaire des mineurs et de décongestionner les services de protection les plus sollicités. L'institution a proposé des modifications juridiques pour réglementer l'accueil des mineurs dans les différentes communautés autonomes.
Selon lui, la situation actuelle exige que, « sans plus attendre », toutes ces pistes soient explorées. Le secrétaire d'État aux Droits sociaux a fait état de la création d'un groupe de travail à cet effet.
« La mise en œuvre de toutes ou, du moins, de certaines des mesures susmentionnées permettrait de décongestionner la surpopulation des ressources d'urgence aux îles Canaries, d'identifier les profils les plus vulnérables et d'accélérer l'insertion socio-professionnelle de ceux qui atteignent l'âge de majorité », a ajouté.
Enfin, le Médiateur a assuré suivre avec « une attention particulière » la situation des enfants et adolescents étrangers non accompagnés et prévoit de présenter en 2024 un rapport monographique sur cette question.