Plus de 1 500 migrants sont morts en mer sur la route canarienne depuis 2021

Plus de 1 500 migrants sont morts en mer sur la route canarienne depuis 2021

MADRID/SANTA CRUZ DE TENERIFE, 25 oct. () –

Au moins 1.532 personnes sont mortes depuis le début de l’année 2021 sur la route qui relie l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a fait le point sur les drames liés à la migration vers l’Europe mais aussi au sein du frontières du continent.

Pour l’organisation, un autre focus qui met en lumière la reprise de la migration est la route dite canarienne, inédite depuis que des records existent, et rappelle que l’ONG Walking Borders estime qu’il y a eu plus de 4.000 morts rien qu’en 2021, en se basant sur ses propres bilans. et la considération de dizaines de bateaux « invisibles », qui disparaissent sans laisser de trace.

D’autre part, selon l’OIM, au moins 17 Ukrainiens sont morts en tentant d’échapper à la guerre déclenchée dans leur pays par l’invasion russe en février. Les Nations Unies estiment qu’il y a plus de 7,7 millions de réfugiés ukrainiens dispersés à travers l’Europe, résultat de l’exode le plus soudain depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le décompte des victimes ukrainiennes, que l’OIM ne détaille pas, fait partie d’un rapport dans lequel l’agence onusienne estime que plus de 29 000 migrants et réfugiés sont morts depuis 2014. Elle craint que le nombre réel ne soit plus élevé, dans la mesure où qu’il y a des cas qui ne sont même pas connus.

Rien que depuis le début de 2021, au moins 5 684 personnes ont péri, dont 2 836 correspondent à la Méditerranée centrale. Cette route accumule déjà plus de décès que ceux vérifiés entre 2019 et 2020, quand l’OIM a confirmé 2 262 décès.

Les décès ont également augmenté à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce (126), dans les Balkans occidentaux (69), dans la Manche (53) et aux frontières de la Biélorussie avec les pays de l’UE (23), selon l’OIM, qui détecte les failles structurelles des politiques européennes.

Pour l’auteur du rapport, Julia Black, ces chiffres « sont un autre rappel terrible que des voies de migration plus légales et plus sûres sont désespérément nécessaires ». En fait, au moins 252 personnes sont mortes à la suite de poussées à chaud depuis le début de l’année dernière, principalement en Méditerranée.

PAYS D’ORIGINE

Les experts ont pu confirmer plus de 50 nationalités parmi les victimes de la migration, mais manquent d’informations sur l’origine de plus de 17 000 personnes décédées depuis 2014, malgré le fait que l’OIM considère qu’il s’agit d’un détail clé pour comprendre l’ensemble du contexte.

Dans le cas de la Méditerranée, la nationalité de 7 % des migrants et réfugiés décédés dans des zones déjà proches des côtes européennes est à peine connue. Le chiffre monte à 30% si ceux qui sont morts dans les eaux plus proches de l’Afrique du Nord sont examinés.

De manière générale, la Syrie arrive en tête de la liste d’origine des migrants décédés depuis 2014, devant le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal, l’Érythrée, l’Afghanistan, l’Irak, le Mali et le Soudan.

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